À gauche Ali Bongo Ondimba, à droite son fils Noureddin Bongo Valentin   /@NoureddinBV                                                                                               

Par Jean-Rovys Dabany

''Noureddin Bongo à sans famille '' titrait mardi à sa Une , le quotidien national gabonais ''l’union'', qui écrivait en sus que le fils de l’ancien président a été placé sous mandat de dépôt, après avoir été entendu par la juge d’instruction.

Noureddin Bongo Valentin était à la tête de ce que les Gabonais appellent la '' Young team '', autour de laquelle gravitaient d’autres personnalités influentes telles que l’ancien porte-parole de la présidence Jessy Ella Ekogha, Ian Ghislain Ngoulou, l’ex-directeur de cabinet adjoint.

Tous ou presque ont été placées sous mandat de dépôt mardi soir. Ils sont poursuivis par la junte '' pour haute trahison contre les institutions de l’Etat et détournements massifs, malversations financières internationales et falsification de la signature de l’ex-chef de l’Etat ''.

Une dizaine d’entre eux ont été auditionnés avant d’être transférés et incarcérés à la prison centrale de Libreville. Un scénario que personne n’imaginait tant le fils de l’ancien président régnait en maître absolu au palais présidentiel, selon de nombreuses indiscrétions qui de plus en plus délient leur langue.

Noureddin Bongo Valentin, l’influent fils du chef de l’État, avait pris les rênes du Palais. Il était le Coordinateur général des affaires présidentielles et occupait aussi le poste de conseiller stratégique de son père au sein du parti, le Parti Démocratique Gabonais. '' Il pensait avoir réussi son coup et préparait un nettoyage au sein de l’armée '', explique le colonel de l'armée de l'air Gildas Souho.

'' Le général Oligui était parmi les personnalités visées par ce nettoyage '', explique-t-il.

La mise à l’écart de la '' Young Team '' dirigée par le fils d’Ali Bongo marque aussi le début d’une séquence qui a démarré avec la chute de ses amis et proches placés à des postes stratégiques au sommet de l’État. Le nouvel homme fort du pays, le Général Oligui a averti que les fonds présumés détournés seront récupérés et que les concernés poursuivis.

'' C’est un séisme qui se prépare dans les administrations. Tous sont inquiétés. Il faut qu’ils soient arrêtés par les militaires '', se réjouit Georges Mpaga, l’activiste anti-corruption interrogé par TRT Afrika.

Noureddin Bongo avait été nommé à ce poste très stratégique de Coordinateur général des affaires présidentielles pour succéder à Brice Laccruche Aliangha, accusé de détournements de fonds publics et de blanchiment d’argent, jeté en prison par les proches de Sylvia Bongo, libéré récemment par le général Brice Oligui Nguema après deux ans en détention.

'' C’est un serpent à qui on a coupé la tête, mais qui bouge encore '', croit savoir William Oyouomi, un cadre de l'ex parti au pouvoir.

D’après plusieurs sources interrogées par TRT Afrika, la nuit de la proclamation des résultats de la présidentielle le 30 août, des hommes encagoulés qui s’étaient introduits à Gabon 1ère et sa filiale Gabon 24(Télévisions d'État) avaient déclaré à des journalistes que Noureddin Bongo, Jessy Ella Ekogha étaient les deux personnalités qui avaient cautionné le passage en force de l’ex-chef de l’État en proclamant des faux résultats.

La purge au sein de la '' Young Team '' a-t-elle pris fin ? Personne ne sait ce qui va advenir des collaborateurs du fils de l’ancien chef de l’État.

Ces derniers jours, plus de 200 pick-up neufs ont été récupérés auprès des proches de Noureddin Bongo. '' Nous allons d’abord récupérer tout ce qui a été détourné et nous verrons s’ils doivent aller en prison ou pas '', avait déclaré le général Oligui Nguema peu après sa prise du pouvoir.

TRT Afrika