Olivia Yacé : "Je ne peux pas assumer un "rôle tronqué"
En refusant ce titre, Olivia Yacé rappelle que la dignité prime sur les couronnes faciles et que les symboles ne valent que s’ils respectent ceux qu’ils honorent.
La représentante de la Côte d’Ivoire à Miss Universe 2025, Olivia Manuela Yacé a annoncé lundi, qu’elle renonçait au titre de Miss Universe Afrique et Océanie et mettait fin à toute collaboration future avec l’organisation Miss Universe.
Ce retrait survient quelques jours seulement après la finale du concours, qui s’est tenue le 21 novembre 2025 à Bangkok, où Olivia Yacé s’est classée 4ᵉ dauphine.
Cette prise de position, inattendue dans un univers souvent modelé par les codes lissés de la diplomatie glamour, suscite des questions et débats. D’autant que, durant la finale, le nom d’Olivia Yacé circulait beaucoup parmi les favoris.
La démission de l’ivoirienne Yacé devient le troisième de l’histoire après celle d’Amparo Muñoz (Miss Univers 1974), contrainte de renoncer à son couronnement car elle refusait de suivre certaines obligations (des voyages) et avait des désaccords avec l’organisation, et Oxana Federova (Miss Univers 2002) a été remplacée quelques mois après sa victoire.
Selon l’organisation, elle n’était pas disponible pour assumer ses fonctions de Miss Univers (voyages, engagements), parce qu’elle était sur le point de terminer ses études / son doctorat en Russie.
Le Comité Miss Côte d’Ivoire (COMICI) confirme également cette décision dans un communiqué officiel, évoquant des "convenances personnelles" comme motif de retrait.
Le COMICI précise qu’Olivia Yacé remettra officiellement son bandeau de Miss Universe Afrique et Océanie à l’organisation.
Son charisme, sa prestance et son aisance scénique semblaient la porter vers les sommets. Pourtant, le verdict la place finalement au rang de quatrième dauphine.
Ce retrait lourd de portée sonne comme une rupture autant personnelle que symbolique.
"Me retirer de ce rôle — je précise, de ce rôle tronqué de Miss Universe Afrique et Océanie — me permettra de me consacrer pleinement à la défense des valeurs qui me sont chères", explique la Miss Côte d’Ivoire 2021 sur sa page Facebook.
En insistant sur ce mot, tronqué, elle laisse affleurer un malaise longtemps contenu : celui d’un titre qu’elle estime incomplet, réducteur, éloigné de l’idéal de respect, de dignité et d’égalité des chances qu’elle défend.
Yacé a également appelé la communauté noire, africaine, caribéenne, afro-descendante et celle américaine à "ne jamais laisser quiconque définir qui elles sont".
Elle affirme vouloir continuer à inspirer les jeunes filles : entrer la tête haute, assumer son identité, repousser les limites et refuser qu’on décide de ce que nous valons.
Sa décision nourrit donc les débats : certains y voient la confirmation que la couronne aurait dû revenir à la Côte d’Ivoire plutôt qu’à la Mexicaine Fatima Bosch ; d’autres saluent surtout le courage d’une jeune femme refusant d’endosser un titre qu’elle juge incomplet ou restrictif.
"Ce départ n’est pas une fin : c’est une déclaration. Et le message est clair : l’Afrique ne quémande pas sa place. Elle la construit désormais", conclut Yacé.