En l'absence de Trump, à qui Ramaphosa passera-t-il le relais ?

Pretoria exclut une passation de la présidence du G20 avec le Chargé d'Affaires américain, après que Washington a réaffirmé que les États-Unis ne participeront pas "officiellement" au sommet de Johannesburg.

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Réunion des ministres des Affaires étrangères du G20, à Johannesburg.

Le porte-parole du président Cyril Ramaphosa, Vincent Magwenya, affirme que Ramaphosa ne fera pas de passation de la présidence du sommet du G20 avec un chargé d’Affaires, après que les États-Unis ont réitéré qu’ils n’y assisteraient pas en qualité officielle à Johannesburg.

La Maison Blanche a publié plus tôt une brève déclaration indiquant que son chargé d’affaires à Pretoria assisterait à la cérémonie de remise de la déclaration, à titre de formalité, à la clôture du sommet du G20 ce week‑end.

Le titre de chargé d’affaires désigne le chef d’une mission qui se situe en dessous d’un ambassadeur ou d’un ministre. Selon le National Museum of American Diplomacy, il est encore employé pour désigner le responsable d’une mission américaine lorsque les États‑Unis et un autre pays n’entretiennent pas de relations diplomatiques complètes.

« L’ambassadeur ou le représentant de l’ambassade en Afrique du Sud est simplement présent pour reconnaître que les États‑Unis seront l’hôte du G20 ; il reçoit cette passation à la fin de l’événement ; il n’est pas là pour participer aux discussions officielles », a déclaré la porte‑parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, aux journalistes.

Changement d’avis

Ses propos interviennent après que le président sud‑africain Cyril Ramaphosa a indiqué que les États‑Unis et l’Afrique du Sud discutent de la participation de Washington au sommet, après un « changement d’avis ».

Vincent Magwenya, dans un post sur X, affirme que Ramaphosa « ne remettra rien à un chargé d’affaires ».

L’Afrique du Sud est le premier pays africain à présider le G20, un groupe de nations influentes. Elle assume la présidence tournante annuelle du groupe depuis décembre dernier.

Les relations entre Washington et Pretoria sont restées glaciales à la suite de désaccords sur plusieurs dossiers étrangers et intérieurs.

Plus tôt ce mois‑ci, M. Trump a déclaré qu’aucun responsable américain n’assisterait au sommet de Johannesburg, accusant l’Afrique du Sud de commettre des « violations des droits de l’homme » à l’encontre des Afrikaners blancs.

Pas d’intimidation

L’Afrique du Sud a à plusieurs reprises rejeté ces allégations, affirmant que les accusations de persécution systématique ou de saisies de terres visant les Afrikaners blancs ne sont pas étayées par des preuves.

Ramaphosa a déclaré jeudi plus tôt que l’Afrique du Sud ne se laisserait pas intimider.

« Il ne peut pas être que la situation géographique d’un pays, son niveau de revenus ou la taille de son armée déterminent qui a une voix et qui se fait parler de façon condescendante », a‑t‑il dit aux délégués lors d’un événement préparatoire au G20.

« Il ne doit y avoir aucune intimidation d’une nation par une autre », a‑t‑il insisté.