Faute de financements, un projet de vaccin contre le virus Zika est mis en péril

L'infection peut causer des complications neurologiques et auto-immunes sévères et des anomalies congénitales chez les nouveau-nés, telles que la microcéphalie.

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Un chercheur Ougandais place un échantillon de moustiques dans un tube lors de travaux de recherche dans la forêt Zika.

Le laboratoire franco-autrichien Valneva, spécialisé dans les vaccins contre des maladies transmises par le moustique tigre, a prévenu jeudi qu'il pourrait mettre fin à son projet de vaccin contre le virus Zika faute de visibilité et de financements.

"Malgré le besoin médical, les voies réglementaires et les opportunités commerciales pour un vaccin potentiel contre le virus Zika restent incertaines", indique le groupe dans un communiqué publié à l'occasion de ses résultats financiers des neuf premiers mois de l'année."

Valneva n'envisagera donc de nouvelles étapes de développement pour (son candidat vaccin,ndlr) VLA1601 que si des opportunités concrètes de financement privé et/ou public se concrétisent", poursuit l'entreprise qui a lancé trois vaccins du voyage, contre le chikungunya (Ixchiq), contre l'encéphalite japonaise (Ixiaro) et contre le choléra (Dukoral).

Le candidat vaccin contre le virus Zika est le projet le moins avancé dans son programme de développement clinique, qui comprend un vaccin expérimental en phase avancée contre la maladie de Lyme (transmise par les piqûres de tiques et contre laquelle n'existe aucune immunisation de ce type) et contre la shigellose, une maladie diarrhéique mortelle en phase intermédiaire.

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La plupart des personnes infectées par le virus Zika ne présentent aucun symptôme.

Lorsque des symptômes apparaissent, 3 à 4 jours après la piqûre du moustique, ils ressemblent à ceux de la dengue ou du chikungunya : fièvre, maux de tête, fatigue, douleurs musculaires et articulaires.

L'infection peut causer des complications neurologiques et auto-immunes sévères, en particulier le syndrome de Guillain-Barré et des anomalies congénitales chez les nouveau-nés, telles que la microcéphalie (tête anormalement petite), selon l'Institut Pasteur.

Début octobre, le fabricant pharmaceutique avait revu à la baisse ses prévisions financières pour 2025, après la décision des autorités sanitaires américaines de suspendre la licence de son vaccin contre le chikungunya.

Il a confirmé jeudi ces perspectives et fait état d'un chiffre d'affaires de 127 millions d'euros sur les neuf premiers mois de l'année, en hausse de 8,9%.

Valneva a enregistré une perte nette de 65,2 millions d'euros à fin septembre contre un bénéfice net de 24,7 millions d'euros sur la même période un an plus tôt.