Cameroun : Paul Biya, doyen des chefs d'Etat, prête serment pour un huitième mandat
Le président Biya a été proclamé vainqueur de la présidentielle du 12 octobre avec plus de 53 % des voix, selon les résultats officiels publiés par le Conseil constitutionnel.
Le président du Cameroun Paul Biya, 92 ans et doyen d'âge des chefs d'État dans le monde, prête serment jeudi pour un huitième mandat, après une réélection contestée qui a déclenché des manifestations violemment réprimées.
Au pouvoir depuis 43 ans dans ce pays d'Afrique centrale, M. Biya, dont les apparitions publiques sont rares, sera investi pour un nouveau septennat au cours d'une cérémonie qui a commencé peu après 10H00 locales (et GMT) à l'Assemblée nationale à Yaoundé.
Le président Biya a été proclamé vainqueur de la présidentielle du 12 octobre avec 53,66 % des voix selon les résultats officiels publiés par le Conseil constitutionnel.
Mais Issa Tchiroma Bakary, ancien ministre passé à l'opposition, qui a suscité un engouement inattendu chez les jeunes avides de changement, revendique également la victoire.
"Il y a deux présidents désormais, le président élu par le peuple camerounais que je suis et le président nommé par le Conseil constitutionnel que vous connaissez", a clamé Issa Tchiroma Bakary sur ses réseaux sociaux mercredi.
Tchiroma a appelé à plusieurs reprises ses partisans à défendre ce qu'il estime être sa victoire.
Des manifestations sporadiques et limitées - quelques centaines de jeunes - dans plusieurs villes du Cameroun ont éclaté après l'annonce, le 27 octobre, de la réélection de Biya.
Le gouvernement a reconnu des "pertes en vies humaines" durant ces manifestations sans donner de bilan ou de détails de dates ou de lieux.
Issa Tchiroma Bakary a depuis appelé à des opérations "villes mortes" de lundi à mercredi, un appel diversement suivi dans les grandes villes du Cameroun.
Le mouvement a été largement suivi dans son fief de Garoua ou à Douala, la capitale économique.
À Yaoundé, en revanche, la plupart des commerces étaient ouverts, les enfants étaient à l'école et les employés au travail.
La localisation actuelle de Tchiroma est inconnue.
Mardi un de ses porte-parole avait indiqué à l'AFP que celui-ci était "en mouvement".
Le gouvernement a annoncé son intention d'engager des poursuites judiciaires contre Issa Tchiroma Bakary, dénonçant notamment ses "appels répétés à l'insurrection".