Cinq mois après la fermeture des bases militaires françaises au Sénégal le 17 juillet, le président Diomaye Faye a réaffirmé la volonté du pays de créer une industrie de défense autonome.
Il l'a rappelé mardi lors de l'inauguration à Diamniadio (nouvelle ville sénégalaise, à une trentaine de kilomètres de Dakar, NDLR) de l'usine d'assemblage des véhicules tactiques Kia KM 450, gérée par l'Industrie sénégalaise de véhicules militaires (Isevem).
Si le Sénégal entretient une coopération militaire ancienne avec la France, les autorités ont fait appel à l'expertise sud-coréenne de KIA. L'usine, dont la capacité d'assemblage est de 1 000 véhicules par an, doit à terme fournir du matériel aux forces de défense et de sécurité.
Ce projet « (...) est indissociable de nos exigences de souveraineté et d'autonomie stratégique, lesquelles sont intrinsèquement liées à l'existence d'une industrie de défense nationale », a souligné Diomaye Faye.
« Cette première usine, installée dans la zone industrielle de Diamniadio, n'est pas seulement un site de montage », a insisté le président sénégalais. « Elle est la première pierre d'une ambition industrielle beaucoup plus grande. Cette future plateforme industrielle est à la dimension de notre ambition de construire un écosystème complet, composé de fournisseurs locaux, de sous-traitants qualifiés, de centres de maintenance et d'instituts de formation en relation avec les laboratoires d'innovation. »
Passée l'étape de l'assemblage et de la maintenance, le Sénégal ambitionne « de se lancer, à terme, dans la conception et la production industrielle », selon le chef de l'État, avec la promesse de centaines d'emplois directs et indirects.
Outre la formation et le transfert technologique en faveur des ingénieurs et techniciens sénégalais, le projet inclut également de la sous-traitance pour les PME et PMI nationales.
En 2024, les dépenses militaires du Sénégal représentaient 1,47 % du PIB en 2023, selon Trading Economics, et 5,5 % du total des dépenses publiques d'après Helgi Library.
