Le Ghana ordonne un audit des sociétés minières pour maîtriser les fuites de recettes et la contrebande
Le Ghana, premier producteur d'or d'Afrique, a lancé son audit minier le plus agressif en une décennie, ciblant les principaux exploitants miniers pour récupérer les revenus perdus et renforcer la surveillance.
Le Ghana, premier producteur d'or en Afrique, a lancé son audit minier le plus ambitieux depuis une décennie, ciblant les principaux exploitants pour récupérer des revenus perdus et renforcer la supervision, selon une lettre gouvernementale consultée par Reuters.
Les gouvernements d'Afrique de l'Ouest intensifient leur surveillance des entreprises minières pour garantir le respect des réglementations et protéger les revenus face à la flambée des prix des matières premières. Le prix de l'or au comptant a atteint un record de plus de 4 380 dollars l'once troy le 20 octobre.
L'audit couvrira les principaux producteurs d'or, notamment Newmont, AngloGold Ashanti, Gold Fields, Perseus, Asante Gold et le chinois Zijin.
Dirigé par des auditeurs gouvernementaux, des comptables judiciaires et des consultants indépendants, cet audit sera mené entre le 1er novembre et juin 2026, selon une lettre datée du 13 octobre émise par la Commission des Minéraux et adressée aux entreprises minières via la Chambre des Mines du Ghana.
Les équipes déployées examineront les volumes de production, les flux de minéraux, les paiements d'impôts et de redevances, ainsi que la conformité environnementale. Les entreprises doivent soumettre leurs journaux de production des dix dernières années, leurs états financiers des trois dernières années, tous les permis, les stocks et les manifestes d'expédition avant le 31 octobre.
Des rapports spécifiques à chaque entreprise devront être remis dans les 30 jours suivant chaque visite de site, précise la lettre.
La Commission des Minéraux a refusé de commenter, et le ministère des Mines n'a pas répondu immédiatement aux demandes de commentaires.
Des réformes ambitieuses
Le secteur minier est crucial pour le Ghana, générant 17,7 milliards de cedis ghanéens (1,68 milliard de dollars) en 2024, grâce à une augmentation de 25,1 % de la production d'or qui a contribué à stabiliser l'économie après sa pire crise en une génération.
Le Ghana, qui exporte également de la bauxite, des diamants et du manganèse, prévoit une augmentation de la production d'or à 5,1 millions d'onces cette année, contre 4,8 millions.
La lettre de la Commission détaille un audit progressif qui commencera par la mine Damang de Gold Fields et Perseus en novembre, pour se terminer avec l'unité Kibi de Xtra-Gold, basée au Canada, fin juin 2026.
Un audit du secteur minier avait déjà été réalisé en 2015 avec l'aide d'enquêteurs externes, mais certaines entreprises avaient contesté les conclusions, selon une source proche du dossier.
Le gouvernement pousse des réformes ambitieuses pour augmenter les retours. Le ministre des Mines a déclaré que le pays prévoyait de raccourcir les durées des licences et de mettre en œuvre un partage direct des revenus avec les communautés hôtes.