"Pas de paix si les rebelles ne déposent pas les armes" : Al-Burhan rejette toute trêve avec les RSF
Il y a quelques jours, Mus'ad Boulos, conseiller de Trump pour les Affaires africaines, a déclaré que "les États-Unis exhortent les parties au conflit au Soudan à accepter immédiatement et à appliquer la trêve humanitaire proposée".
Al-Burhane a déclaré, lors d’un discours devant une foule de citoyens dans le village de Sereih, dans l’État d’Al-Jazira, au centre du Soudan : « Toute personne qui vient négocier entre nous (l’armée et les forces de soutien rapide), nous lui disons : si les insurgés ne déposent pas les armes et ne s’assoient pas par terre, il n’y aura ni discussions ni paix, et nous ne les accepterons pas au Soudan, ni eux ni ceux qui les soutiennent. »
Il a poursuivi : « Nous continuerons sur cette voie : soit nous les éliminons, soit nous continuerons à les combattre jusqu’à ce que nous rendions nos vies, mais nous n’avons ni trêve, ni négociations, ni paix avec eux », en soulignant que « tous les Soudanais ont souffert de cette guerre, personne n’est indemne, et la guerre a laissé des effets dévastateurs sur nous tous ».
Il a ajouté : « Notre consolation dans ce pays, c’est que notre tissu national et nos affaires nationales sont liés les uns aux autres et que nous sommes tous unis », et : « Depuis le début de cette guerre, nous sommes déterminés à ce qu’elle ne se termine que par la disparition de ces insurgés ».
Le Quartet prône une trêve humanitaire
Il y a quelques jours, Mus'ad Boulos, conseiller du président américain pour les affaires africaines, a indiqué dans un communiqué : « Les États-Unis exhortent les parties au conflit au Soudan à accepter immédiatement et à appliquer la trêve humanitaire proposée. »
Boulos n’a pas précisé les détails de la trêve évoquée ni le mécanisme de sa mise en œuvre, tandis que les forces de soutien rapide (RSF) ont annoncé, il y a une semaine, leur accord pour « rejoindre une trêve humanitaire » proposée par la « commission des quatre » réunissant les États-Unis, l’Arabie saoudite, l’Égypte et les Émirats arabes unis.
Al-Burhane a affirmé : « Les Soudanais ont été lésés par ces insurgés, ils les ont tués, torturés, pillés et maltraités, et ils ne recevront de nous que ce qui les fera goûter la souffrance », faisant référence à la poursuite des combats contre les RSF.
Eradiquer l’insurrection
Il a précisé avoir visité cette région pour assurer les habitants que « le droit des martyrs ne sera pas perdu », ajoutant : « Le sang de tous ceux qui ont été tués au Soudan est sur nos épaules. » Il a réaffirmé : « Nous n’avons aucun dialogue avec les insurgés. »
Al-Burhane a déclaré : « Nous rassurons notre population que ces tueurs et criminels n’ont pas leur place au Soudan. Notre message est le suivant : si vous voulez la paix et que les Soudanais vous suivent en paix, rassemblez ces mercenaires en un seul endroit et récupérez leurs armes ; sans cela, personne ne traitera avec eux. »
Il a affirmé que la lutte contre les forces de soutien rapide « ne prendra pas fin si tout le monde n'y participe pas ». Il a ajouté : « Par conséquent, toute personne capable de porter les armes doit participer à cette bataille ; elle ne se terminera pas par des négociations ou une trêve, mais par l’éradication de l’insurrection. »
Le 25 octobre dernier, Boulos a déclaré que la « commission des quatre » avait discuté à Washington de la mise en place d’une « trêve humanitaire urgente et d’un cessez‑le‑feu permanent » au Soudan, et avait formé un comité conjoint chargé de coordonner les priorités immédiates.
Il a expliqué que les membres réunis ont réaffirmé leur engagement envers la déclaration ministérielle du 12 septembre dernier, dans laquelle le « Quartet » appelait à une trêve humanitaire de trois mois afin de permettre l’acheminement d’une aide humanitaire urgente vers toutes les régions du Soudan, en préparation d’un cessez‑le‑feu durable.
Processus de transition global et transparent
Cette étape devait être suivie du lancement d’un processus de transition global et transparent, qui s’acheverait en neuf mois, afin de répondre aux aspirations du peuple soudanais à l’établissement d’un gouvernement civil indépendant, doté d’une large légitimité et de mécanismes de reddition de comptes.
Outre Al‑Fasher, les trois États du Kordofan (Nord, Ouest et Sud) ont été, ces derniers jours, le théâtre de violents affrontements entre l’armée soudanaise et les RSF, provoquant le déplacement de plusieurs dizaines de milliers de personnes.
Sur les 18 États que compte le pays, les forces de soutien rapide contrôlent actuellement les cinq États du Darfour à l’ouest, à l’exception de quelques zones septentrionales du Nord‑Darfour qui restent aux mains de l’armée, celle‑ci maîtrisant la majeure partie des treize autres États situés au sud, au nord, à l’est et au centre, y compris la capitale Khartoum.
La souffrance humanitaire au Soudan s’aggrave en raison de la poursuite d’un conflit meurtrier entre l’armée et les RSF depuis avril 2023, qui a fait des dizaines de milliers de morts et déplacé près de 13 millions de personnes.