Le Mali écarte les craintes d'une prise de Bamako après le blocus terroriste du carburant

Le chef de la diplomatie malienne déclare que l'appel de l'Union africaine à une réponse internationale reflétait une mauvaise compréhension de la situation sur le terrain.

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Le ministre malien Diop déclare que son pays atténuait avec succès les effets du blocus de carburant.

Le ministre des Affaires étrangères du Mali a qualifié d'invraisemblable l'idée que des terroristes pourraient bientôt prendre la capitale, dans la première réponse gouvernementale étendue aux inquiétudes sécuritaires qui ont poussé des pays occidentaux à conseiller à leurs ressortissants de partir.

Ce pays enclavé d'Afrique de l'Ouest lutte contre les terroristes liés à Al-Qaïda, le JNIM, qui en septembre ont annoncé ce qu'ils ont décrit comme un blocus du carburant, entraînant de longues files dans les stations‑service de la capitale et contraignant temporairement des écoles à fermer.

Le ministre des Affaires étrangères Abdoulaye Diop a déclaré lors d'une conférence de presse mercredi soir que le Mali atténuait avec succès les effets du blocus du carburant et que le JNIM n'était « pas de taille » face aux forces de sécurité.

« Nous sommes très loin du scénario qui vous est décrit à l'extérieur de notre pays, selon lequel les terroristes sont ici, ils sont à Bamako, ils vont prendre ceci ou cela, » a-t-il dit. « Nous ne sommes absolument pas dans ce scénario. »

« Réveillez‑vous »

Il a ajouté que ceux qui font de telles prédictions « doivent se réveiller ».

L'Union africaine, le 9 novembre, a appelé à une réponse internationale urgente face à la détérioration de la situation sécuritaire, et des pays occidentaux, dont les États‑Unis, la France, la Grande‑Bretagne et l'Italie, ont exhorté leurs ressortissants à partir.

Diop a estimé que l'appel de l'Union africaine à une réponse internationale, notamment au partage du renseignement, traduisait une mauvaise compréhension de la situation sur le terrain.

Depuis lundi, de nombreuses écoles ont rouvert, et Bamako accueille une exposition de défense présentant certaines entreprises turques du secteur.

Le ministre Diop a dit respecter « le choix de certains pays qui ont demandé à leurs ressortissants de partir », tout en soulignant que le Mali reste accueillant envers les étrangers.

Relations avec la CEDEAO

Les gouvernements dirigés par les militaires au Mali, au Niger et au Burkina Faso se sont retirés du bloc régional ouest‑africain de la CEDEAO, se sont éloignés des alliés occidentaux et se sont tournés vers la Russie notamment pour un soutien militaire.

Diop a déclaré que les relations avec les États‑Unis s'amélioraient sous l'administration Trump et que les deux pays étaient engagés dans un « dialogue » sur les questions de sécurité et économiques, sans donner de détails.