Guinée: La commission électorale déclare Doumbouya vainqueur de la présidentielle

Le général Mamadi Doumbouya est élu au premier tour avec plus de 86 % des voix alors que l'opposition remet en question le taux de participation et l'équité du scrutin.

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Le Guinéen Doumbouya remporte la présidentielle malgré sa promesse antérieure de ne pas se présenter. / AP

Le chef de l’armée guinéenne, le général d’armée Mamadi Doumbouya, a été élu président après avoir obtenu une large majorité des suffrages, selon les résultats provisoires publiés par la commission électorale du pays.

Doumbouya, 41 ans, affrontait huit adversaires dans la course à la présidentielle, mais les principaux dirigeants de l'opposition avaient été interdits de se présenter et avaient appelé au boycott du scrutin organisé ce week‑end.

Le général, qui a dirigé un coup d'État en septembre 2021, est revenu sur sa promesse antérieure de ne pas briguer la présidence et de rendre le pouvoir à un civil d'ici la fin 2024.

Selon la Direction générale des élections, Doumbouya a obtenu plus de 86 % des voix au premier tour, bien au‑dessus du seuil requis pour éviter un second tour.

Le taux de participation s'est établi à près de 81 %, a déclaré Djenabou Touré, responsable de l'organe électoral.

Les résultats partiels officiels diffusés plus tôt sur la télévision d'État montraient Doumbouya remportant plus de 80 % des voix dans plusieurs quartiers de la capitale, Conakry.

Cependant, un mouvement citoyen réclamant le rétablissement du pouvoir civil a remis en question les chiffres officiels.

« Une très large majorité de Guinéens a choisi de boycotter la mascarade électorale », a fait savoir le Front national pour la défense de la Constitution dans un communiqué lundi.

Allégations d'irrégularités

Le candidat Abdoulaye Yero Baldé a dénoncé ce qu'il a qualifié de « graves irrégularités », évoquant le refus d'accorder à ses représentants l'accès aux centres de dépouillement et des accusations de « bourrage d'urnes » dans certaines zones.

Un autre candidat, Faya Millimono, a accusé les autorités de « banditisme électoral », alléguant qu'une pression avait été exercée sur les électeurs.

Le scrutin faisait suite à un référendum constitutionnel approuvé fin septembre qui a permis aux membres du gouvernement de transition de se présenter aux élections, ouvrant la voie à la candidature de Doumbouya.

La nouvelle constitution a également prolongé la durée du mandat présidentiel de cinq à sept ans, renouvelable une fois.

Plusieurs personnalités de l'opposition ont été exclues en vertu des nouvelles règles, notamment l'ancien Premier ministre Cellou Dalein Diallo, qui vit en exil, ainsi que l'ancien président Conde et l'ex‑Premier ministre Sidya Toure, tous deux au‑delà de la limite d'âge maximale de 80 ans.