G20 : l'Afrique du Sud transmet la présidence aux États-Unis absents

L'Afrique du Sud a utilisé sa présidence du G20 pour placer les priorités de l'Afrique et du Sud global au centre de l'agenda, déclare le président Cyril Ramaphosa.

By
Le président sud-africain Cyril Ramaphosa participe à une session plénière lors de la journée d'ouverture du Sommet des dirigeants du G20.

Le sommet du G20 à Johannesburg s'est achevé alors que l'Afrique du Sud remettait la présidence tournante aux États-Unis, qui n'ont pas assisté à la réunion.

Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a officiellement clôturé le sommet du G20 dimanche, transférant la présidence aux États-Unis, « où nous nous retrouverons l'année prochaine. »

Il a déclaré que l'Afrique du Sud avait utilisé sa présidence du G20 pour placer les priorités de l'Afrique et du Sud global au centre de l'agenda, en s'appuyant sur l'orientation axée sur le développement des précédentes présidences en Indonésie, en Inde et au Brésil.

Ramaphosa a affirmé que l'Afrique du Sud était « véritablement honorée et humble » d'accueillir le G20, la première fois que le sommet se tenait sur le sol africain, qualifiant cet événement d'important non seulement pour les Sud-Africains, mais pour l'ensemble des Africains.

« Reconnaissant l'importance de cette étape, nous avons cherché à placer la croissance et les intérêts de développement de l'Afrique au cœur de l'agenda du G20 », a‑t‑il ajouté, précisant que « la plus grande opportunité de prospérité au XXIe siècle se trouve en Afrique. »

Le dirigeant sud-africain a ajouté que la mise à profit de cette opportunité dépendrait de partenariats solides entre l'Afrique et le G20, ainsi qu'avec le reste du monde, et il a souligné l'interdépendance des nations.

Il a affirmé que la déclaration du sommet allait au‑delà des paroles, en s'engageant à des actions concrètes profitant aux populations du monde entier et en démontrant la valeur du forum pour faciliter une action commune sur des enjeux d'intérêt partagé.

Samedi, les dirigeants ont promis dans la déclaration de travailler pour une paix « juste, globale et durable » au Soudan, en République démocratique du Congo, dans les territoires palestiniens occupés et en Ukraine, condamnant le terrorisme « sous toutes ses formes et manifestations. »

Absence des États‑Unis au sommet des dirigeants

Le sommet a débuté samedi sans présence américaine, malgré le fait que le pays succède à l'Afrique du Sud à la présidence du G20, qui exige normalement une cérémonie de passation.

Plus tôt dans la semaine, Ramaphosa avait indiqué qu'il pourrait y avoir un « changement d'avis » du côté américain et que des discussions étaient en cours, affirmation immédiatement démentie par la Maison Blanche.

Le ministre sud-africain des Affaires étrangères, Ronald Lamola, s'exprimant lors d'une conférence de presse en marge du sommet samedi, a déclaré que les États‑Unis souhaitaient effectuer la passation par l'intermédiaire du chargé d'affaires de leur ambassade en Afrique du Sud.

Il a expliqué que la remise devait se faire au niveau du chef d'État, ou à défaut par un ministre « dûment désigné par le président des États‑Unis d'Amérique. »

« Maintenant qu'ils ont nommé un chargé, nous avons répondu que DIRCO dispose d'agents équivalents, d'où… nous procéderons à la passation… dans les bureaux du DIRCO à partir de lundi, » a‑t‑il dit.

Plus tôt ce mois-ci, Trump a annoncé qu'il n'enverrait aucun responsable américain à Johannesburg pour la réunion, accusant l'Afrique du Sud de « violations des droits de l'homme » à l'encontre de la population afrikaner blanche — des allégations que le gouvernement sud-africain a à plusieurs reprises rejetées comme infondées.

Les relations entre Washington et Pretoria sont tombées à leur plus bas niveau en raison de désaccords sur les politiques étrangères et intérieures.