Guinée-Bissau : La CEDEAO rejette le coup d'État et appelle au retour à un gouvernement civil
Les dirigeants ouest-africains appellent à la libération rapide des leaders de l'opposition arrêtés et réitèrent qu'il est impératif que le pouvoir soit rendu à un gouvernement civil dans les plus brefs délais.
La Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) a rejeté le calendrier établi par les militaires de Guinée-Bissau pour une transition vers un gouvernement civil, appelant ces derniers à remettre rapidement le pouvoir et avertissant qu'elle imposerait des sanctions contre ceux qui ont porté atteinte à l'ordre constitutionnel dans le pays.
Les militaires de Guinée-Bissau ont renversé le gouvernement d'Umaro Sissoco Embaló le 26 novembre et ont nommé le major-général Horta Inta-A à la tête d'un gouvernement par intérim dès le lendemain.
Ce coup d'État est le neuvième recensé en Afrique de l'Ouest et du Centre au cours des cinq dernières années, ce qui a accru l'inquiétude quant à l'avenir de la démocratie dans une région déjà confrontée à l'insécurité et à des troubles politiques.
« Aucun coup d'État ne sera toléré »
Les dirigeants de la CEDEAO se sont réunis pour leur sommet annuel à Abuja, la capitale nigériane, où ils ont appelé à la libération rapide des personnalités politiques arrêtées, y compris des dirigeants de partis d'opposition, et réaffirmé qu'il était impératif que le pouvoir soit rendu à un gouvernement civil dans les plus brefs délais en Guinée-Bissau.
« La position adoptée par les dirigeants de la CEDEAO est qu'aucun coup d'État ne sera toléré », a déclaré Omar Touray, président de la Commission de la CEDEAO.
La CEDEAO a indiqué que des observateurs de l'organisation, de l'Union africaine et de pays ayant des liens historiques avec l'ancienne puissance coloniale portugaise ont confirmé la régularité du scrutin organisé en Guinée-Bissau le 23 novembre.
La CEDEAO a également demandé à son président de conduire une importante délégation en Guinée-Bissau afin de discuter avec les militaires auteurs du coup d'État.
La CEDEAO a averti que si les militaires refusaient de satisfaire ses demandes, des sanctions seraient imposées à certains responsables militaires et groupes impliqués dans le renversement, dans le but de rétablir le pouvoir entre les mains d'un gouvernement civil. L'organisation a appelé l'Union africaine et d'autres parties prenantes à soutenir la mesure envisagée.