Combats en RDC : Des centaines de réfugiés affluent au Rwanda, malgré l'accord de paix de Trump
Les combats se sont intensifiés dans la province du Sud-Kivu dans l'est de la République démocratique du Congo, au lendemain de la signature d'un accord de paix "historique" entre Kagame et Tshisekedi, sous l'oeil de Trump, selon les autorités.
Plus de 700 Congolais ont tranversé vers le Rwanda voisin, fuyant de nouveaux affrontements entre le groupe rebelle M23 soutenu par le Rwanda et les forces gouvernementales dans l'est de la République démocratique du Congo, ont déclaré les autorités vendredi.
Cela intervient un jour après que les dirigeants congolais et rwandais ont signé un accord de paix négocié par les États-Unis visant à mettre fin à un conflit qui dure depuis des décennies dans le pays.
Les femmes et les enfants constituent la majorité des réfugiés, a déclaré Phanuel Sindayiheba, un responsable gouvernemental du district de Rusizi, dans l'ouest du Rwanda, à la frontière avec le Congo, aux journalistes.
Il a ajouté que les réfugiés étaient temporairement hébergés dans un centre de transit du district et qu'on leur fournissait des articles de première nécessité, notamment de la nourriture et de la literie.
Déplacements massifs
Des images partagées sur les réseaux sociaux montraient des colonnes de personnes déplacées se dirigeant vers le Rwanda via le poste frontière Bugarama-Kamanyola entre le Congo et le Rwanda — certaines portant leurs affaires et leur bétail.
Les médias locaux ont rapporté vendredi que les combats se sont intensifiés dans la matinée près de la ville de Luvungi, dans la province du Sud-Kivu, dans l'est du Congo, entre les forces armées congolaises et les rebelles du M23, entraînant un déplacement massif des habitants.
Selon Une.cd, un portail d'information congolais, les rebelles ont lancé au petit matin des attaques coordonnées contre des positions des forces gouvernementales.
Lawrence Kanyuka, porte-parole du M23, a affirmé dans un message sur le réseau social X que les forces armées congolaises et leurs alliés ont lancé « des attaques contre des zones densément peuplées au Nord-Kivu et au Sud-Kivu, en utilisant des avions de chasse, des drones et de l'artillerie lourde ».
Il a renseigné que deux bombes lancées depuis le Burundi jeudi soir ont frappé près de la ville de Kamanyola, tuant quatre personnes et en blessant grièvement deux autres. Le gouvernement congolais n'a pas répondu à ces allégations.
Le Rwanda est accusé de soutenir le groupe rebelle M23, une affirmation que Kigali a constamment niée.
« Nouvelle ère »
Jeudi, lors de la cérémonie de signature, le président américain Trump a déclaré : « Aujourd'hui, nous nous engageons à mettre fin à des décennies de violence et d'effusion de sang, et à commencer une nouvelle ère d'harmonie et de coopération entre la République démocratique du Congo et le Rwanda. »
Kagame a souligné que l'accord de paix dirigé par les États-Unis fournit « tout ce qui est nécessaire pour mettre fin une fois pour toutes à ce conflit ».
Tshisekedi a affirmé que les accords de Washington, qui visent la paix et la prospérité, « doivent être pour nos peuples un symbole d'un engagement irréversible pour tourner (la) page des confrontations et ouvrir une nouvelle ère de coopération et de paix durable dans toute la région ».
Entre juillet et octobre, plus de 123 600 personnes ont été déplacées en République démocratique du Congo en raison d'attaques, d'affrontements, de conflits fonciers et de risques naturels, selon les dernières données du Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires.