Des centaines de femmes massacrées dans le Nord du Darfour
Les Forces de soutien rapide ont tué 300 femmes dans les deux premiers jours suivant la prise de la ville d'El-Fasher, selon une ministre soudanaise.
La ministre d'État soudanaise chargée de la Protection sociale, Selima Ishaq, a déclaré à l'agence Anadolu que les Forces de soutien rapide (FSR) avaient tué 300 femmes après avoir pris le contrôle de la ville d'El-Fasher, le centre administratif du Nord-Darfour.
Selon elle, ce groupe armé, engagé dans des combats contre l'armée soudanaise, commet des massacres de civils, en particulier dans la région du Darfour.
« Dès leur entrée à El-Fasher, les FSR ont tué 300 femmes dans les 48 premières heures. Les femmes subissent des violences sexuelles, des tortures et des humiliations. La population d'El-Fasher vit dans une atmosphère de terreur constante. Les habitants sont humiliés et battus. Ce qui se passe est une épuration ethnique systématique, à laquelle la communauté internationale ferme les yeux », a confié Ishaq.
Elle a ajouté que même ceux qui tentaient de fuir El-Fasher vers la ville voisine de Tawila étaient confrontés à un danger mortel.
« Les routes entre ces villes se sont transformées en chemins de la mort », a-t-elle affirmé.
Depuis le 15 avril 2023, le Soudan est en proie à de violents combats entre l'armée et les Forces de soutien rapide.
Plus de 14 millions de personnes ont été contraintes de quitter leur foyer, devenant des déplacés internes ou des réfugiés.
L'armée soudanaise maintient le contrôle de la capitale Khartoum et des régions centrales du pays.
Les FSR, quant à elles, concentrent leurs forces à l'ouest et contrôlent les centres administratifs de quatre des cinq provinces du Darfour.
Depuis mai 2024, le groupe assiège El-Fasher et attaque régulièrement la ville.
Auparavant, le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Volker Türk, avait condamné les meurtres de civils à El-Fasher.
Selon le Bureau des droits de l'homme de l'ONU, entre le 5 et le 8 octobre, les FSR ont tué au moins 53 civils et blessé plus de 60 autres.