Algérie : une commission pour documenter les “crimes environnementaux” du colonialisme français
L'Algérie a installé une commission pour documenter et évaluer l’impact des essais nucléaires effectués durant la colonisation française sur la santé des populations.
Un nouveau front dans les relations déjà très tendues entre l'Algérie et la France s’ouvre avec le lancement à Alger d’une enquête nationale sur les crimes environnementaux hérités de la colonisation française.
Une commission multisectorielle vient d’être installée à Alger à cet effet. Elle doit inventorier les zones affectées par les essais nucléaires, chimiques et militaires menés entre 1960 et 1966, notamment à Reggane et In Ekker.
Il est question de recenser et documenter les atteintes durables à la nature et à la santé humaine causées par les activités coloniales.
Le ministre algérien de l’Environnement et de la Qualité de la vie, Kaouter Krikou, explique que cette initiative vise à produire une base scientifique solide sur les impacts écologiques et sanitaires laissés par la colonisation.
La commission devrait examiner la contamination des sols et des eaux par les déchets radioactifs alors que les sites exacts d’enfouissement restent encore inconnus.
Entre 1960 et 1966, la France a mené dix-sept explosions nucléaires sur le sol algérien. Le premier essai, baptisé Gerboise bleue, a marqué le début d’une série d’expérimentations dont les conséquences radiologiques demeurent mesurables.
Les autorités algériennes demandent depuis des années la publication complète des archives françaises relatives à ces essais, y compris les cartes des sites d’enfouissement des déchets radioactifs, des équipements et matériaux contaminés.