Guinée-Bissau : Ce qu'il faut savoir sur la "tentative de subversion"
L'armée annonce avoir arrêté plusieurs officiers supérieurs, dénonçant une "action visait à interrompre le processus électoral".
L'armée bissau-guinéenne a annoncé vendredi avoir déjoué une "tentative de subversion de l'ordre constitutionnel", avec l'arrestation de plusieurs officiers supérieurs, lors d'une conférence de presse à la veille de l'ouverture de la campagne pour les élections générales prévues le 23 novembre.
"Cette action visait à interrompre le processus électoral", a déclaré le vice chef d'état major, le général Mamadu Turé, dans ce pays d'Afrique de l'Ouest à l'instabilité politique et militaire chronique, sans préciser le nombre d'officiers arrêtés ni les actions préparées par ces militaires.
Plusieurs autres officiers sont en fuite, selon M. Turé.Un général de brigade, Daba Nawalna, directeur d'un centre de formation militaire à une trentaine de kilomètres de la capitale Bissau, fait partie des personnes arrêtées, a indiqué M. Turé.
Perturber le processus électoral
La campagne pour les élections présidentielle et législatives du 23 novembre en Guinée-Bissau doit s'ouvrir samedi pour trois semaines en l'absence inédite du parti historique ayant mené à l'indépendance, le PAIGC et de son candidat, Domingos Simoes Pereira, principal opposant à l'actuel président.
La stabilité politique est un des enjeux majeurs de ce scrutin dans ce pays qui a connu depuis son indépendance du Portugal quatre coups d'Etat, 17 tentatives de putschs.
"Nous n'allons jamais permettre à qui que ce soit de perturber le processus électoral. S'il y a des civils impliqués nous allons les arrêter aussi", a poursuivi M. Turé devant la presse.
En décembre 2024, le président Umaro Sissoco Embalo a publié un décret de dissolution du parlement à la suite d'une tentative de coup d'État.
Pour rappel, des soldats de la Garde nationale avaient procédé dans la nuit de jeudi à vendredi dernier à la libération de deux ministres en détention, alors qu'ils étaient interrogés par la police sur un présumé détournement d’une somme de dix millions de dollars des caisses de l’Etat.
Le leader de l’opposition écarté
Le président Umaro Sissoco Embalo, élu en décembre 2019 pour cinq ans, brigue un second mandat.
Le principal leader de l'opposition du pays, l'ancien Premier ministre Domingos Simoes Pereira et son parti historique, le PAIGC, ne figureront pas sur les bulletins de vote lors des élections présidentielles et législatives de novembre.
En octobre, la Cour suprême a annoncé annoncé à titre provisoire les inéligibilités, qui sont dues à des candidatures tardives.
Pereira est revenu en Guinée-Bissau à la mi-septembre après avoir passé neuf mois à l'étranger en raison “d'une menace contre sa vie et de problèmes juridiques”.