Vue générale de la ville de Kampala, en Ouganda, le 18 janvier 2021. / Photo : AFP

"Nous avons appelé toutes les entreprises du pays à fermer leurs portes en signe de protestation jusqu'à ce que le gouvernement entende notre voix", a déclaré le président de la Fédération des associations de commerçants ougandais (FUTA), John Kabanda.

"Nous poursuivrons la grève et nous sommes déterminés à rester fermés, même un mois, jusqu'à ce que le gouvernement donne suite à nos revendications", a-t-il ajouté.

Les grévistes protestent notamment contre l'instauration d'une plateforme numérique baptisée Solution électronique de déclaration fiscale et de facturation (EFRIS) destinée, selon le gouvernement, à une meilleure collecte de l'impôt, notamment de la TVA.

Mais le coût d'équipement pour un tel système, qui prévoit que tous les reçus et factures soient transmis à l'administration fiscale par voie électronique, est jugé trop cher par les commerçants et certains le voient comme un moyen de "double imposition".

Le ministre d'État chargé des Finances, Haruna Kyeyune Kasolo, estime que ce mouvement résulte d'une mauvaise compréhension de l'EFRIS.

"Les commerçants en grève doivent comprendre le nouveau système car il est pour le bien de leurs entreprises tout en permettant au pays de collecter des impôts au lieu de reposer sur des financements étrangers", a-t-il déclaré à l'AFP.

Mais derrière l'opposition à l'EFRIS se cristallise un mouvement plus large anti-impôts, dénonçant le taux de TVA, que les commerçants veulent voir abaissé de 18% à 16%, et contre la création d'une taxe sur les vêtements importés.

"J'ai rejoint le mouvement pour sauver mon entreprise. Nous en avons assez de payer des impôts élevés alors que nous avons d'autres coûts opérationnels élevés", a déclaré Bernard Musoke, 48 ans, commerçant dans le principal quartier commercial de la capitale Kampala.

"Devons-nous continuer à payer des impôts élevés pour que les représentants du gouvernement et du parlement détournent les fonds et vivent dans le luxe ?", lance Sylvia Atwenda, une mère de trois enfants, de 31 ans, qui vend des cosmétiques et des accessoires pour cheveux.

"Au lieu de nous enlever tout ce que nous avons, nous appelons le gouvernement à nous accorder des subventions et à soutenir nos entreprises pour qu'elles se développent et non pour les tuer", estime-t-elle.

AFP