Ouganda : les Bagandas célèbrent les 30 ans de règne du roi Kabaka Mutebi II. Photo : Buganda Kingdom/Twitter

Par Kudra Maliro

Des milliers d'Ougandais se sont réunis lundi dans la capitale Kampala pour célébrer les 30 ans du couronnement du roi du Buganda, Ronald Muwenda Mutebi II, chef de l'ethnie Baganda, l'une des principales ethnies du pays. Les Ougandais étaient vêtus de tenues traditionnelles.

Très influents autant sur le plan économique que politique, les Bagandas sont viscéralement attachés à leur monarchie et vénèrent aujourd'hui le "Kabaka" (roi) Ronald Muwenda Mutebi II.

Très influents autant sur le plan économique que politique, les Bagandas sont viscéralement attachés à leur monarchie et vénèrent aujourd'hui le "Kabaka" (roi) Ronald Muwenda Mutebi II. Photo : Buganda Kingdom/Twitter

À la suite de l'indépendance de l'Ouganda en 1962, le royaume a été aboli par le premier Premier ministre ougandais Milton Obote en 1966, déclarant l'Ouganda comme une république. Le "Kabaka" (roi) a été symboliquement rétabli en 1993 par le président Museveni, au pouvoir depuis 1986.

En tenues traditionnelles - une tunique blanche appelée "Kanzu" pour les hommes et robes bigarrées appelées "Bitenge" pour les femmes - plusieurs milliers de personnes ont prié pour le monarque de 68 ans, dont les ancêtres régnaient sur une région qui comprend notamment la capitale actuelle.

En tenues traditionnelles - une tunique blanche appelée "Kanzu" pour les hommes et robes bigarrées appelées "Bitenge" pour les femmes. Photo : Reuters

Célébrations en couleur

Au son des tambours royaux, Ronald Muwenda Mutebi II, juché sur les épaules de ses sujets, a salué la foule.

"C'est un moment de joie", a déclaré Charles Peter Mayiga, Premier ministre du Buganda.

"Nous sommes ici pour célébrer le couronnement mais aussi pour prier pour la bonne santé de notre roi et qu'il continue à diriger son royaume", a déclaré Annet Nakafeero, une vendeuse de 34 ans, venue aux festivités avec sa fille de quatre ans.

Des écoliers ont interprété des chants lors de la célébration au palais royal, situé sur les collines de Kampala, devant des responsables du royaume et du gouvernement.

Le royaume du peuple Baganda est le plus grand des royaumes traditionnels de l'Afrique de l'Est actuelle. Il englobe la région centrale du Buganda, y compris la capitale ougandaise, Kampala.

Le royaume du peuple Baganda est le plus grand des royaumes traditionnels de l'Afrique de l'Est actuelle. Photo : Buganda Kingdom/Twitter

Les 14 millions de Bagandas constituent la plus grande région de l'Ouganda et représentent environ 16 % de la population ougandaise.

Une histoire riche

Le premier monarque de la dynastie Kintu du Buganda, Kato Kintu, a contribué à l'unité du pays au XIIIe siècle. Au cours des XVIIIe et XIXe siècles, le Buganda s'est développé pour devenir l'un des États les plus grands et les plus puissants d'Afrique de l'Est.

Ronald Muwenda Mutebi II occupe un rôle essentiellement protocolaire. Mais cela ne l'a pas empêché de s'opposer au président Museveni, issu de l'ethnie Ankole, qui dirige le pays d'une main de fer depuis 1986.

Ronald Muwenda Mutebi II occupe un rôle essentiellement protocolaire. Mais cela ne l'a pas empêché de s'opposer au président Museveni. Photo : Reuters

De nombreux Bagandas s'estiment marginalisés par le chef de l'État.

En 2009, les autorités ont interdit pendant un an la diffusion de CBS, la radio du Buganda, l'accusant d'"incitation à la haine", après que des fidèles du monarque ont commencé à se révolter à Kampala contre la décision du gouvernement de restreindre les déplacements de Ronald Muwenda Mutebi II dans le royaume. Au moins 27 personnes ont été tuées lors de ces émeutes.

La guerre du bush, remportée avec le soutien du Buganda, a porté au pouvoir Museveni en 1986. Photo : Reuters

La guerre du bush, remportée avec le soutien du Buganda, a porté au pouvoir Museveni en 1986.

De nombreux Bagandas méprisaient le rival de Museveni, l'ancien président Milton Obote, car il avait déclaré illégaux les royaumes tribaux et forcé les "Kabaka" à l'exil.

TRT Afrika