"Les responsables du Hamas m'ont dit qu'ils supprimeraient la branche armée et resteraient un parti politique lorsqu'un État palestinien serait créé", a déclaré M. Fidan. / Photo : AA

La Turquie et d'autres pays du Moyen-Orient ne veulent pas que des nations extérieures introduisent leurs propres conflits dans la région, a déclaré le ministre turc des affaires étrangères, alors que l'on craint une escalade à la suite de l'attaque de drones et de missiles lancée par l'Iran contre Israël.

"Nous avons répété que les actions d'Israël provoqueraient une guerre régionale. La semaine dernière a montré qu'un tel risque existe toujours", a déclaré Hakan Fidan mercredi lors d'une conférence de presse aux côtés de son homologue qatari, le cheikh Mohammed bin Abdulrahman Al Thani, à Doha.

"En tant que pays de la région, nous ne voulons pas que des tiers apportent leurs propres conflits dans cette géographie", a-t-il souligné.

M. Fidan a souligné que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait tenté d'entraîner la région dans une guerre pour "assurer sa mainmise sur le pouvoir", tout en bénéficiant du soutien inconditionnel des pays occidentaux.

Le haut diplomate, qui s'est récemment entretenu avec le président du bureau politique du Hamas, Ismail Haniya, au Qatar, a réaffirmé que la Turquie "s'efforce de parvenir à une solution à deux États" par la diplomatie.

"Les responsables du Hamas m'ont dit qu'ils aboliraient la branche armée et resteraient un parti politique lorsqu'un État palestinien serait créé", a déclaré M. Fidan.

Le rôle de la Turquie est crucial

Pour sa part, M. Al-Thani a déclaré que le Qatar menait une action diplomatique en faveur de Gaza et a souligné que "le rôle de la Turquie dans la résolution de la crise est crucial".

Gaza subit les attaques israéliennes depuis le 7 octobre 2023, date à laquelle le Hamas a tué plus de 1 200 Israéliens lors d'une incursion transfrontalière.

Les attaques israéliennes qui ont suivi ont jusqu'à présent tué plus de 34 000 Palestiniens et en ont blessé près de 77 000 autres.

La guerre d'Israël contre la bande de Gaza a poussé 85 % de la population du territoire à se déplacer à l'intérieur du pays, dans un contexte de graves pénuries de nourriture, d'eau potable et de médicaments, tandis que plus de 60 % des infrastructures de l'enclave ont été endommagées ou détruites, selon les Nations unies.

Israël est accusé de génocide par la Cour internationale de justice. Une décision provisoire rendue en janvier a ordonné à Tel-Aviv de mettre fin aux actes de génocide et de prendre des mesures pour garantir l'acheminement de l'aide humanitaire aux civils de Gaza.

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