Depuis 199 jours, Israël bombarde inlassablement la bande de Gaza / Photo: AA

Les combats et bombardements se poursuivent quotidiennement dans la bande de Gaza, 199 jours après le lancement de l’offensive militaire israélienne sur Gaza.

L'aviation et l'artillerie israéliennes ont attaqué le quartier de Zaïtoune, dans le sud-est de la ville de Gaza, et des drones ont ciblé la cour d'une école dans le camp de réfugiés d'al-Bureij, dans le centre du territoire assiégé. Dans ce même camp, au moins trois personnes ont été blessées dans le bombardement d'une mosquée, d’après des sources médicales.

L'aviation israélienne a également bombardé Rafah et Khan Younès, dans le sud de l’enclave palestinienne, où la Défense civile a annoncé dimanche avoir exhumé au moins 210 corps de Palestiniens enterrés dans la cour du Complexe médical Nasser, un des plus grands hôpitaux du territoire palestinien assiégé.

Ces cadavres "étaient dépouillés de leurs vêtements, ce qui indique certainement qu'ils ont été arrêtés, torturés et soumis à de mauvais traitements de la part de l'armée d'occupation", a déclaré à l'AFP Mahmoud Bassal, un porte-parole de la Défense civile.

Des journalistes de l'AFP ont vu des membres de la Défense civile exhumer des restes humains dans la cour de l'hôpital alors que des Gazaouis s’étaient massés au même endroit, à la recherche de proches disparus.

Parmi eux, Oum Mohammed al-Harazeen qui cherche son époux. "Il a disparu depuis environ un mois. Il ne sortait que pour nous apporter de la nourriture et de l'eau. Il a disparu au moment où l'armée israélienne est entrée dans Khan Younès", dit-elle.

Interrogée par l'AFP, l'armée israélienne, qui s'est retirée de Khan Younès le 7 avril, a indiqué vérifier ces affirmations.

Cette découverte macabre intervient au moment où les États-Unis ont approuvé une aide militaire de 13 milliards de dollars pour leur allié israélien. Pour le Hamas, Washington a donné à Israël le "feu vert" pour continuer à "agresser" les Palestiniens.

Lors d'une conversation dimanche avec Benny Gantz, membre du cabinet de guerre israélien, le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a insisté sur la nécessité "d'un cessez-le-feu immédiat qui garantisse la libération des otages".

Tractations infructueuses

Mais les négociations pour cette trêve sont au point mort, Israël et le Hamas s'accusant mutuellement de les bloquer. Le Qatar, principal médiateur, a annoncé la semaine dernière qu'il allait "procéder à une réévaluation globale" de son rôle après des mois de tractations infructueuses.

Les violences se multiplient également en Cisjordanie occupée où les forces israéliennes mènent des raids quasi quotidiens, sous le prétexte de lutter contre des groupes armés palestiniens.

Deux adolescents palestiniens ainsi qu'une femme ont été tués par balle dimanche par des soldats israéliens dans deux événements séparés, selon le ministère de la Santé de l'Autorité palestinienne.

Dans le nord de la Cisjordanie occupée, au camp de Nour Shams près de Tulkarem, au moins 14 personnes ont été tuées ces derniers jours lors d'un raid israélien, , selon le Croissant-Rouge palestinien.

L'armée israélienne affirme de son côté avoir tué dix combattants palestiniens durant cette opération entamée jeudi et terminée samedi.

"Les soldats israéliens ont tué tellement de personnes ici au fil des années que j'en ai perdu le compte", rappelle à l'AFP Ibrahim Ghanim, un étudiant en droit de 20 ans assistant aux obsèques.

Pression

Israël s'apprête à accentuer la pression militaire dans la bande de Gaza où son armée dit préparer "les prochaines étapes de la guerre" contre le Hamas.

"Nous lui porterons de nouveaux coups durs - et cela arrivera bientôt. Dans les prochains jours, nous augmenterons la pression militaire et politique sur le Hamas, car c'est le seul moyen de libérer nos otages et de remporter notre victoire", a annoncé le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu dans un message vidéo diffusé dimanche soir.

De son côté, le chef d'état-major israélien, le général Herzi Halevi, s'est réuni dimanche avec les commandants des opérations militaires à Gaza, et "a approuvé les prochaines étapes de la guerre", a indiqué lors d'un briefing le porte-parole de l'armée, le contre-amiral Daniel Hagari.

Plus de six mois après le début de la guerre israélienne sur Gaza, Netanyahu n'a de cesse de braver les mises en garde des organisations humanitaires et un nombre croissant de chancelleries étrangères en continuant de clamer sa détermination à lancer une offensive terrestre à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, où s’entassent 1,5 million de Gazaouis, habitants ou déplacés.

Netayahu considère cette ville comme le dernier grand bastion du mouvement de resistance palestinien.

Dans la bande de Gaza, le conflit a fait 34.097 morts, selon un bilan publié dimanche par le ministère de la Santé de l’enclave.

TRT Afrika et agences