Un gendarme a été tué ce jeudi matin en Nouvelle-Calédonie à la suite "d'un tir accidentel", portant à cinq, dont deux gendarmes, le nombre de morts dans l'archipel depuis le début des émeutes lundi, a annoncé le ministre français de l'Intérieur Gérald Darmanin, relayé par la presse locale.
"Le gendarme décédé ce matin a été tué par un tir accidentel de l'un de ses collègues", rapporte pour sa part Le Figaro, citant une source au sein de la gendarmerie.
"Le calme n'est pas rétabli partout", a par ailleurs indiqué Darmanin au micro de France 2, annonçant l'assignation à résidence -en vertu de l'état d'urgence décrété par le président Macron- de "dix leaders mafieux".
"Le CCAT, un groupuscule qui se dit indépendantiste, commet des pillages et des meurtres", a-t-il dénoncé. Et de poursuivre : "C'est une organisation mafieuse, violente, qui tire à balles réelles sur des gendarmes, met le feu à des entreprises (...) Nous ne reculerons pas".
Au total, "10 700 policiers et gendarmes" seront mobilisés en Nouvelle-Calédonie d'ici à demain soir, a encore affirmé Darmanin, précisant que le déploiement de l'armée "est une question de maintien de l'ordre, pas d'invasion militaire".
Des centaines d'interpellation
Selon LCI, le bilan est désormais de 200 interpellations depuis le début des violences, dont 70 lors des dernières 24 heures.
Ces émeutes en Nouvelle-Calédonie interviennent en réaction au débat, à l'Assemblée nationale, sur le projet de réforme constitutionnelle portant dégel du corps électoral de l'archipel calédonien et son élargissement aux Français qui ne sont pas originaires de Nouvelle-Calédonie.
Ce projet est fortement contesté par les autochtones Kanaks qui représentent près de 40% de la population et qui redoutent une perte de poids électoral par le biais de cette réforme.
Le projet a été discuté pendant deux jours (13-14 mai courant), puis adopté par l'Assemblée nationale française, tard dans la nuit de mardi à mercredi, avec 351 voix "pour" et 153 "contre".
Il avait été déjà adopté par le Sénat, le 2 avril dernier, avec 233 voix pour et 99 contre, doit être validé par les deux chambres du Parlement réunis en Congrès.