Burkina Faso : au moins 7 civils tués dans une altercation avec des militaires à Dori (Sahel)

Burkina Faso : au moins 7 civils tués dans une altercation avec des militaires à Dori (Sahel)

Une enquête a été ouverte selon le Parquet militaire
Outre les 7 morts, le MBDHP a fait savoir que de nombreux blessés ont été enregistrés. Photo : Reuters

Au moins 7 civils ont été tués les 04 et 05 avril courant, dans la ville de Dori, chef-lieu de la région du Sahel burkinabè, dans une altercation ayant opposée des soldats burkinabè aux habitants de cette ville, a appris samedi, Anadolu de témoins et de sources officielles.

"Dans les nuits de mardi et mercredi, un groupe de militaires est descendu dans la quartier « Petit-Paris » de la ville de Dori. Les soldats ont tiré en l’air et ont bastonné plusieurs personnes. Nous déplorons au moins sept personnes tuées dans ces bavures", a déclaré à Anadolu au téléphone Ahmed Diallo un habitant de la ville.

Les faits ont été commis par des soldats du 11e Régiment d’infanterie commando (11e RIC), afin de venger un des leurs qui a été tué dans la nuit du 03 au 04 avril 2023 à son domicile dans des circonstances non encore élucidées, a précisé Yacouba Cissé, un autre habitant.

Ces informations ont été confirmées par le Mouvement burkinabè des droits de l’homme et des peuples (MBDHP), section Séno qui a rappelé dans un communiqué que "des traitements inhumains, cruels et dégradants ont été infligés aux populations et cela, sans distinction d’âge, ni de sexe".

"Des tirs à l’arme lourde et à l’arme légère ont retenti dans toute la ville de Dori et cela, durant plus de trois heures. Les populations ont été fortement traumatisées. Des femmes et des enfants ont été bastonnés par plusieurs dizaines militaires", selon la même source.

Outre les 7 morts, le MBDHP a fait savoir que de nombreux blessés ont été enregistrés lors de ces "expéditions punitives".

Les altercations entre militaires et civils sont fréquentes au Burkina Faso. Photo : Reuters

Jeudi, le préfet de la ville, Abrahamané Mandé a soutenu dans une note administrative parvenue à Anadolu que les premiers responsables des Forces de défense et de sécurité ont tenu "à présenter leurs excuses à toute la population pour les actes regrettables et se sont engagés à sanctionner les soldats impliqués".

Vendredi soir, le parquet militaire du Burkina Faso a parlé de "graves altercations" opposant des civils et des militaires ayant occasionné "des morts et des blessés" et assuré qu’une enquête circonstanciée a été ouverte pour faire la lumière sur les faits.

Les altercations entre militaires et civils sont fréquentes au Burkina Faso.

En septembre 2022 des scènes de violences, mettant en cause des militaires ont eu lieu au quartier Dapoya à Ouagadougou, à la suite du décès d’un militaire dans ledit quartier, puis en janvier 2023, dans le quartier Nagrin de Ouagadougou lorsqu’un soldat a été poignardé dans une boîte de nuit dudit quartier.

Le Mouvement burkinabè des droits de l’homme et des peuples (MBDHP), a appelé la haute hiérarchie militaire et toute autre Institution habilitée "à faire proscrire définitivement la pratique éculée d’expéditions punitives de soldats contre les populations civiles, aux fins de vengeance".

AA