Des médecins kenyans manifestent contre le gouvernement à Nairobi / Photo : Reuters

Les 57 hôpitaux publics de ce pays d'Afrique de l'Est voient leur activité ralentie depuis mi-mars par cette grève lancée par l'unique syndicat de médecins du Kenya (KMPDU), qui revendique 7.000 adhérents, auquel s'est joint le syndicat des personnels soignants, hors infirmiers (KUCO).

Un tribunal de Nairobi avait ordonné qu'un accord soit trouvé d'ici le 19 avril pour une reprise du travail.

Mais "les négociations ont échoué" mardi, a déclaré le secrétaire général adjoint du KMPDU, Dennis Miskellah, en déplorant l'attitude des autorités: "Ils nous ont appelés tard pour des réunions qui durent jusqu'à minuit ou 04H00 du matin, juste pour nous fatiguer".

"La grève ne prendra fin que lorsque nos problèmes seront résolus ou qu'un cadre pour les résoudre sera mis en place", a-t-il ajouté.

Les médecins mobilisés contestent notamment une décision du gouvernement visant à réduire les salaires des internes en médecine et à repousser l'âge d'ouverture des droits à la retraite.

De son côté, le gouvernement a estimé avoir répondu à l'ensemble des griefs des médecins, à l'exception de celui de la rémunération des internes car "ce n'est pas viable" financièrement.

Le KMPDU demande une rémunération mensuelle de 206.000 shillings (environ 1.450 euros), quand les autorités proposent 71.000 shillings.

Cette rémunération était prévue dans un précédent accord signé avec le gouvernement en 2017 pour mettre fin à une grève de 100 jours qui avait paralysé le système de santé publique.

Durant cette mobilisation, des dizaines de patients étaient morts, faute de soins.

Les salaires insuffisants et les mauvaises conditions de travail ont conduit à un exode des médecins kényans vers d'autres pays africains et au-delà du continent.

AFP