Le gouvernement avait déjà annoncé en février un plan visant à recruter 5 000 soldats supplémentaires pour lutter contre l'insurrection meurtrière qui frappe l'un des pays les plus pauvres du monde depuis 2015. (Archives Reuters)

Les militaires au pouvoir au Burkina Faso ont déclaré une "mobilisation générale" afin de donner à l'État "tous les moyens nécessaires" pour lutter contre une série d'attaques d'insurgés depuis le début de l'année.

L'objectif est de créer un "cadre juridique pour toutes les actions à mener" contre les insurgés, indique un communiqué de la présidence ce jeudi.

Le capitaine Ibrahim Traoré, président de transition du Burkina qui a organisé le dernier coup d'État le 30 septembre, s'est fixé pour objectif de reconquérir 40 % du territoire du pays, qui est contrôlé par des militants affiliés aux groupes Al-Qaïda et Daesh.

"Face à cette situation sécuritaire, la santé de la nation dépend d'un sursaut d'esprit national de la part de toutes ses filles et de tous ses fils afin de trouver une solution", a déclaré le ministre de la défense, le colonel-major Kassoum Coulibaly, dans un communiqué.

Les détails du plan n'ont pas été divulgués, bien qu'une source de sécurité ait déclaré à l'AFP qu'il inclurait "un état d'urgence pour les territoires affectés".

Les autorités ont également publié un "avis" qui donne au président "le droit de réquisitionner des personnes, des biens et des services et le droit de restreindre certaines libertés civiles", selon une autre source de sécurité.

Les troubles dans la région ont commencé au Mali en 2012, lorsque des insurgés ont détourné un soulèvement séparatiste touareg. La violence s'est depuis étendue au Burkina Faso et au Niger voisins. (TRTWorld)

Recrutement de nouveaux soldats

Le gouvernement avait déjà annoncé en février un plan de recrutement de 5 000 soldats supplémentaires pour lutter contre l'insurrection meurtrière qui frappe l'un des pays les plus pauvres du monde depuis 2015.

La semaine dernière, 44 civils auraient été tués par des "groupes terroristes armés" dans deux villages du nord-est du Burkina Faso, près de la frontière avec le Niger.

Il s'agit de l'une des attaques les plus meurtrières contre des civils depuis l'arrivée au pouvoir de M. Traore en septembre dernier, après que 51 soldats ont été tués en février lors d'une attaque à Deou, dans l'extrême nord du pays.

Mardi, le ministre de la défense a lancé un appel aux militaires en activité et à la retraite pour qu'ils remettent leurs uniformes inutilisés afin d'aider à équiper les combattants de l'armée.

Les troubles dans la région ont commencé au Mali en 2012, lorsque des insurgés ont détourné un soulèvement séparatiste touareg.

La violence s'est depuis étendue au Burkina Faso et au Niger voisins et menace de déstabiliser les pays côtiers plus éloignés.

Les violences au Burkina Faso ont fait plus de 10 000 morts au cours des sept dernières années, selon des groupes d'aide non gouvernementaux, et ont déplacé deux millions de personnes de leurs foyers.

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TRT Afrika et agences
AFP