Des Forces de l'ordre Guinéene/ Photo: AP

Les affrontements dans la capitale guinéenne Conakry entre les partisans de l'opposition et les forces de sécurité de la junte au pouvoir ont également fait plus de 30 blessés par balles, selon une alliance de l'opposition.

Les autorités guinéennes n'ont pas immédiatement répondu aux demandes de confirmation de l'AFP concernant les victimes des tirs.

Les trois leaders du Front national pour la défense de la constitution (FNDC), Ibrahima Diallo, Mamadou Billo Bah et Oumar Sylla, dit Fonike Mangue, ont été libérés à 22h30 (GMT et locale), a indiqué à l'AFP le responsable de la communication du FNDC, Abdoulaye Oumou Sow.

"Ils sont totalement libres", a ajouté M. Sow.

L'un des avocats du trio, Me Salifou Beavogui, a déclaré dans un communiqué que la défense "vient d'apprendre la libération de nos clients sans procédure, sans condition".

Me Beavogui a ensuite critiqué la gestion de l'affaire par les autorités et le fait que, pendant plusieurs mois, "des citoyens ont été privés de leur liberté sans jugement".

Sylla et Diallo étaient détenus depuis juillet 2022, tandis que Bah l'était depuis janvier 2023. Les raisons pour lesquelles le tribunal les a libérés n'ont pas été immédiatement connues.

Journée de manifestations

Plus tôt dans la journée de mercredi, des groupes de jeunes manifestants se déplaçant rapidement dans plusieurs quartiers de la capitale avaient lancé des pierres sur la police, qui avait répliqué par des gaz lacrymogènes, a constaté un journaliste de l'AFP.

Outre les sept personnes tuées, l'alliance de l'opposition a déclaré que 32 personnes avaient été blessées par balle et 56 arrêtées, tout en appelant dans un communiqué à de nouvelles manifestations "pacifiques" ce jeudi.

Des manifestations ont également eu lieu à Labe, dans le nord du pays, et à Nzerekore, dans le sud-est, selon des témoins.

Les manifestations ont été convoquées par les Forces Vives de Guinée (FVG), une alliance de partis politiques, de syndicats et de groupes de la société civile.

Elles réclament des pourparlers avec la junte afin d'accélérer le retour à un régime civil, la levée de l'interdiction de manifester imposée l'année dernière et la libération des militants emprisonnés.

Mercredi, le premier ministre Bernard Gomou s'est dit prêt à discuter avec l'opposition.

"Mais certains d'entre eux refusent de s'inscrire dans le cadre d'un dialogue inclusif.

"Vraiment regrettable"

M. Gomou a démenti les affirmations selon lesquelles les autorités auraient bloqué les pourparlers.

"Ces appels à manifester sont vraiment regrettables et ceux qui les ont lancés en sont les seuls responsables", a-t-il déclaré.

L'armée de ce pays d'Afrique de l'Ouest a pris le pouvoir en septembre 2021, renversant le président élu Alpha Condé, qui était confronté à une opposition croissante en raison de son autoritarisme apparent.

La junte, dirigée par le colonel Mamady Doumbouya, s'est engagée à rétablir un régime civil après avoir mis en œuvre des réformes gouvernementales.

La période de transition a été fixée à deux ans à partir de janvier de cette année, sous la pression du bloc régional de la CEDEAO, qui a également dû faire face à des coups d'État au Mali et au Burkina Faso depuis 2020.

En mai dernier, la junte a annoncé l'interdiction, pendant trois ans, de toute manifestation susceptible d'"entraver les activités".

Les manifestations ont repris mercredi, malgré la tentative des chefs religieux de négocier une solution avec l'opposition.

TRT Afrika et agences