L'Union africaine condamne ‘’fermement’’ l'incursion de l’armée israélienne à Rafah. Photo : AA

L'Union africaine a condamné mercredi l'incursion de l'armée israélienne à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, et appelé la communauté internationale à intervenir pour mettre fin à ‘’l’escalade meurtrière’’.

C’est ce qui ressort d’un communiqué du président de la Commission de l'Union africaine Moussa Faki Mahamat publié mercredi sur le réseau social X, et consulté par Anadolu.

‘’Nous condamnons fermement l'extension de cette guerre au point de passage de Rafah, unique couloir pour l’aide humanitaire’’, a déclaré Moussa Faki Mahamat qui a exhorté ‘’l'ensemble de la communauté internationale à̀ coordonner efficacement l'action collective pour mettre un terme à cette escalade meurtrière.’’

Mardi à l’aube, l’armée israélienne a déployé des chars dans Rafah et pris le contrôle de la partie palestinienne du passage frontalier avec l’Egypte, dans le sud de la bande de Gaza, ce qui a conduit à sa fermeture dans les deux sens. C’est aussi le point d'entrée principal de l'aide humanitaire pour Gaza.

Extension de l'invasion à Rafah

La fermeture du point de passage de Rafah risque d'exacerber les souffrances d'environ 2,4 millions de Palestiniens à Gaza, dont deux millions de personnes déplacées, surtout que les stocks alimentaires dans l’enclave palestinienne ne couvrent qu’une période allant de 24 heures à quatre jours, selon l’Onu.

Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu, a rejeté mardi soir dans une allocution télévisée, la proposition de cessez-le-feu et d'échange de prisonniers approuvée par le Hamas, soulignant la poursuite de l'opération militaire à Rafah, ville située à la lisière de la bande de Gaza assiégée, frontalière avec l’Egypte.

Les propos de Netanyahu interviennent 24 heures après que le chef du bureau politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, a annoncé avoir accepté la proposition de cessez-le-feu dans la bande de Gaza présentée par l'Egypte et le Qatar.

Doha, Le Caire et Washington, assurent les médiations dans les négociations visant à parvenir à un accord d'échange d’otages israéliens contre des prisonniers palestiniens et à une trêve dans la bande de Gaza entre Tel Aviv et les factions palestiniennes dont le Hamas.

Catastrophe humanitaire sans précédent

Au moins 9 500 détenus palestiniens croupissent dans les geôles israéliennes, selon des sources officielles palestiniennes, tandis que le nombre d’otages israéliens détenus à Gaza, demeure inconnu, le Hamas refusant de révéler leur nombre ‘’sans un lourd tribut’’ de Tel-Aviv en contrepartie.

Tel Aviv estime que 133 otages israéliens sont toujours détenus dans l'enclave palestinienne tandis que 105 autres avaient été libérés par le Hamas en échange de 240 détenus palestiniens en novembre dernier. Le mouvement de résistance islamique fait état, en outre, de 71 otages tués dans des raids israéliens.

Depuis le 7 octobre 2023, Israël mène une guerre à outrance dans la bande de Gaza qui a fait des 113 000 victimes civiles, (entre morts et blessés), en majorité des enfants et des femmes, et près de 10 000 personnes portées disparues dans un contexte de famine et de destruction massive, selon des données palestiniennes et de l'Onu.

Le conflit a également provoqué une catastrophe humanitaire sans précédent et une destruction massive des infrastructures, qui ont conduit Tel-Aviv à comparaître devant la Cour internationale de justice (CIJ) pour ‘’génocide’’.

AA