Par Fırmaın Erıc Mbadınga

La 2ᵉ édition du sommet de Brazzaville qui s'est tenu (du 26 au 28 octobre) 12 ans après la première édition, a permis aux participants de prendre la mesure de l'urgence climatique et environnementale d'une part, et d'autre part de définir un ensemble d'actions à entreprendre dans un agenda précis.

La ministre congolaise de l’Environnement Arlette Soudan-Naunolt a, lors de la cérémonie d’ouverture, expliqué que les réflexions avaient pour objectif ''d’enclencher un partenariat stratégique pour permettre aux pays de ces trois grands ensembles de peser dans les négociations internationales sur le climat''.

Parmi les grands rendez-vous à venir figure la conférence internationale des Nations unies sur le climat (la COP28) prévue à Dubaï du 30 novembre au 12 décembre. Et pour la rencontre de Brazzaville, la jeunesse très représentée a eu l'occasion de faire entendre sa voix.

Samedi, Bonita Nginamau, porte-parole d'un collectif d'ONG de la RDC, a interpellé les décideurs et autres leaders, les exhortant à considérer l'avis de la jeunesse.

''Nous sommes des victimes du changement climatique, notamment par la hausse des températures, la sécheresse, les inondations et les catastrophes naturelles. Selon la banque mondiale, la RDC fait partie des nations les plus pauvres au monde. Environ 62% de la population du pays, soit 60 millions de personnes, vivent avec moins de 2,15 dollars par jour. '', a soutenu Bonita Nginamau, la vingtaine révolue, devant l'assemblée.

''Nous représentons plus de 60% de la population congolaise, nous sommes donc très concernés par l'avenir de notre pays. (...) C’est à nous de nous assurer que la RDC puisse faire face au changement climatique et construire un avenir durable pour tous.'' a-t-elle poursuivi.

Face à l'urgence, Mme Nginamau suggère la création d'un conseil de la jeunesse sur le climat, composé de jeunes de tous horizons, afin de conseiller le gouvernement. Elle propose également l'organisation de consultations de la jeunesse sur les politiques climatiques , la mise en place des mécanismes de financement, dont la création d’un fonds spécial pour soutenir les initiatives climatiques des jeunes.

Les questions de promotion de l'éducation et de sensibilisation des jeunes aux enjeux du changement climatique ainsi que des programmes de renforcements de capacités pour les jeunes leaders communautaires ; tout comme la facilitation de la participation des jeunes dans les rencontres nationales et internationales en matière environnementale et climatique figurent également dans le plaidoyer formulé par Bonita Nginamau.

Des membres du collectif d'ONGs actives dans le domaine de l'environnement dont Bonita Nginamau en 2ᵉ en partant de la droite.

Gervais Ludovic Itsoua Madzous, coordinateur du centre régional de transparence de l'action climatique de la CEEAC qui a aussi pris part à ces assises, recommande la signature "d'un protocole d'accords des pays des trois bassins forrestiers" contenant l'ensemble des idées avancées par les participants.

Celui-ci permettrait, à en croire Gervais Ludovic Itsoua Madzous, aux pays des trois bassins (l'Amazonie, Bornéo-Mékong et le Congo) d'afficher une unité pour mieux défendre leurs intérêts climatiques et environnementaux lors des rencontres internationales.

La 2ᵉ édition du sommet des bassins forestiers tropicaux à Brazzaville a réuni 145 délégations, 18 organisations internationales, 427 ONG, 123 représentants de la communauté scientifique, 254 figures de la jeunesse, 326 de la société civile et des peuples autochtones, 354 du secteur privé, ainsi que 14 chefs d'État ou de gouvernement.

Les conclusions de ce sommet devraient service de canevas pour la conférence internationale des Nations unies sur le climat (la COP28) prévue à Dubaï du 30 novembre au 12 décembre.

Les trois principaux poumons verts du monde comprennent l’Amazonie, le bassin du Congo en Afrique et le bassin Bornéo-Mékong en Asie du Sud-Est.

Selon Greenpeace, 30 % de ces massifs forestiers tropicaux sont en Afrique et 20 % en Asie. Pour ces assises de Brazzaville, les participants viennent de la République démocratique du Congo, du Kenya, du Rwanda, du Gabon, du Togo, de la Guinée-Bissau, des Comores et d'Asie.

TRT Afrika