Sunak affirme que "trop c'est trop" concernant l'expulsion de demandeurs d'asile vers le Rwanda. Photo : Reuters

Le Premier ministre britannique, Rishi Sunak, a promis lundi que les vols d'expulsion des demandeurs d'asile vers le Rwanda commenceraient dans "10 à 12 semaines", alors que le projet entrait dans sa phase finale au Parlement.

"Nous sommes prêts, les plans sont en place et ces vols auront lieu, quoi qu'il arrive", a déclaré M. Sunak lors d'une conférence de presse à Downing Street, quelques heures avant que le parlement n'approuve la proposition controversée.

M. Sunak estime que cette mesure est essentielle pour dissuader le nombre record de demandeurs d'asile qui traversent la Manche pour rejoindre l'Angleterre depuis la France à bord de petites embarcations, et il en a fait l'un des piliers de la campagne électorale de son parti conservateur.

Il ajoute que le Parlement adopterait finalement un projet de loi sur la sécurité du Rwanda pour les demandeurs d'asile plus tard dans la journée de lundi, après plusieurs semaines de va-et-vient législatif entre les deux chambres.

Risques pour les élections

"Trop c'est trop. Finies les tergiversations. Plus de retard", a clamé M. Sunak devant les journalistes, ajoutant qu'il envisageait "plusieurs" vols par mois pendant les mois d'été.

Le Royaume-Uni doit se rendre aux urnes pour des élections générales dans le courant de l'année.

Les analystes estiment que les conservateurs, qui ont promis de resserrer l'immigration après la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, devraient être battus par le principal parti d'opposition, le parti travailliste, après 14 ans au pouvoir.

Le projet phare du parti s'est embourbé dans des difficultés et des contestations juridiques depuis qu'il a été proposé pour la première fois par Boris Johnson en mai 2022, alors qu'il était Premier ministre.

Jusqu'à présent, aucun migrant n'a été envoyé au Rwanda.

Plus de 120 000 personnes ont traversé la Manche sur des embarcations de fortune depuis 2018, date à laquelle le gouvernement a commencé à enregistrer les chiffres, et des dizaines d'entre elles sont mortes, selon les observateurs.

AFP