Les chefs de partis d'opposition lors d'un manifestation au Togo/Others

"Ces résultats donnent une leçon à l'opposition, celle de nous réinventer", a déclaré dimanche Paul Dodji Apévon, président des Forces Démocratiques pour la République (FDR) dont la formation a remporté un seul siège de député.

L'opposition, qui avait boycotté le dernier scrutin législatif de 2018, comptait sur une forte mobilisation de ses électeurs mais le parti du président Faure Gnassingbé -l'Union pour la République (Unir) - a raflé 108 sièges de députés sur 113, selon les résultats provisoires proclamés samedi soir par la Commission électorale nationale indépendante (Ceni).

Selon la Ceni, la participation a été de 61%.

"Ce ne sont pas des élections, c'est un hold-up électoral", a ajouté M. Apévon qui dénonce des "fraudes massives".

Tout comme Nathaniel Olympio, président du Parti des Togolais (PT, opposition), qui a dénoncé dimanche sur X une "mascarade électorale" et a appelé l'opposition à "réorienter (sa) lutte".

Les allégations de fraude ont été balayées par Mme Kayi Raymonde Lawson, députée du parti majoritaire Unir.

"L'opposition ne peut que crier à la fraude, c'est de bonne guerre. C'est l'humiliation totale", a-t-elle déclaré, estimant que l'opposition "s'est écrasée comme un Boeing descendu du ciel".

Les résultats de la commission électorale, qui doivent encore être confirmés par la Cour constitutionnelle, signent une victoire sans conteste pour le parti du président Gnassingbé, au pouvoir depuis 2005 à la suite de son père resté près de 38 ans à la tête de l'Etat.

Cette victoire devrait lui assurer de rester aux commandes du Togo pour les six prochaines années au moins, selon la nouvelle Constitution adoptée le 19 avril par les députés sortants, qui fait basculer le pays d'un régime présidentiel à un régime parlementaire.

Selon ce nouveau régime, le pouvoir réside entre les mains d'un président du conseil des ministres qui est automatiquement le président du parti majoritaire à l'Assemblée.

Ce poste revient donc de droit à Faure Gnassingbé, président d'Unir.

Cette réforme est vivement critiquée par l'opposition togolaise et la société civile qui dénoncent un "coup d'Etat institutionnel" et y voient une manière pour Faure Gnassingbé de se maintenir au pouvoir.

"Nous n'allons jamais accepter cette nouvelle Constitution", a martelé dimanche lors d'un meeting à Lomé David Dosseh, porte-parole du Front citoyen Togo debout (FCTF, grand regroupement de la société civile).

Dans les jours qui ont suivi l'élection, plusieurs organisations internationales, dont la Cedeao, l'Union africaine et l'Organisation internationale de la francophonie, se sont dites satisfaites de la tenue du scrutin.

AFP