Un ministre marocain refuse de s’exprimer en langue française. Photo : AA

Samedi, le ministre marocain de l'Industrie et du Commerce, Ryad Mezzour, a rejeté la demande d'un journaliste de s'exprimer en français.

C'est ce qui ressort d’une vidéo relative aux travaux de la deuxième édition de la conférence africaine sur la réduction des risques en santé, organisée par les ministères marocains de la Santé et de l'Agriculture dans la ville de Marrakech, au nord du Royaume, du 27 au 29 septembre de cette année, vidéo qui a été relayée par des activistes sur les réseaux sociaux

Lorsqu'un journaliste a demandé à Mezzour de bien vouloir s'exprimer en français, le ministre a répondu qu'il préférait prendre la parole en arabe, en anglais ou en espagnol.

La position du ministre marocain intervient quelques jours après une campagne en ligne exigeant l'imposition de visas aux ressortissants Français, suite au durcissement par Paris des conditions d'octroi de visas aux citoyens du Maroc, de l'Algérie et de la Tunisie ; Outre un discours adressé par le président français Emmanuel Macron aux Marocains, qui a suscité un état de controverse et de mécontentement au Maroc.

Le 28 septembre 2021, le gouvernement français a annoncé le durcissement des conditions d'octroi des visas aux ressortissants du Maroc, de l'Algérie et de la Tunisie, affirmant que "les trois pays refusent de délivrer les autorisations consulaires nécessaires pour reconduire leurs ressortissants (immigrés en situation irrégulière) dans leurs pays."

Le même jour, le ministre marocain des affaires étrangères, Nasser Bourita, a dénoncé la décision de la France de durcir les conditions d'octroi des visas aux ressortissants de son pays, la qualifiant d'"injustifiée".

La décision de la France de durcir les conditions d'octroi des visas aux Marocains a fait naître une tension entre les deux pays, renforcée par le manque d'échanges de visites diplomatiques, le dernier déplacement de la ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna à Rabat remontant à décembre 2022.

Après le tremblement de terre de magnitude 7 qui a frappé le Maroc le 8 septembre, Paris a proposé d'aider les autorités marocaines dans leurs efforts de secours et de sauvetage, mais Rabat n'a accepté l'aide que de quatre pays : La Grande-Bretagne, l'Espagne, le Qatar et les Emirats, ce qui a été compris comme le rejet du reste des offres, y compris celle de la France.

La position de Rabat sur l'aide française a suscité une grande controverse dans le pays européen, ce qui a incité le président Macron à publier un discours vidéo sur la plateforme "X" adressé aux Marocains.

Bien que Macron ait reconnu dans son discours que l'organisation de l'aide est une décision souveraine du roi Mohammed VI et du gouvernement marocain, son adresse directe au peuple marocain a déclenché une vague de mécontentement généralisée dans les milieux marocains, qui ont considéré ce discours comme une "nostalgie de l'ère coloniale".

Rabat n'a pas nommé de nouvel ambassadeur à Paris depuis octobre dernier, en remplacement de l'ambassadeur Mohamed Benchaaboun, nommé par le roi du Maroc à la tête du Fonds Mohammed VI pour l'Investissement.

AA