Image TRTAFRIKA.                          

Par Firmaın Eric Mbadinga

L'histoire de Régis Boulingui pourrait se résumer en un ''heureux concours de circonstances''.

À la tête d'une chaîne de trois restaurants et d'une société de service traiteur, le quarantenaire qui souhaite servir de modèle de réussite ne s'imaginait pourtant pas un jour devenir cuisinier, et chef d'entreprise.

En effet, ''Chef Boulingui'' comme on l'appelle, est parvenu avec le temps à se faire un nom dans le paysage gastronomique gabonais, librevillois en particulier, après des débuts difficiles.

'' Je suis devenu cuisinier un peu par accident, je suis tombé dans la marmite si l'on peut dire'' explique Régis Boulingui.

''Alors que j'avais environ 14 ans, j'avais commis une bêtise que mon père avait vraiment eue du mal à digérer... (rires), alors pour me punir, mon père m'avait envoyé sur une plateforme pétrolière au large de Port-gentil pour que j'y travaille dans les cuisines, mais en qualité de plongeur, de laveur de vaisselle'' confie-t-il en pleine préparation d'un plat de ''poisson salé'', très réputé au Gabon.

Ce qui était censé être une punition deviendra une expérience formatrice.

C'est donc dans les cuisines d'un groupe privé français qui assurait la restauration d'une plateforme pétrolière que Régis Boulingui fera ses classes, de façon plus pratique que théorique.

La passion

Si l'atterrissage en cuisine relève peut-être d'un concours de circonstances, la passion pour la cuisine, ''Chef Boulingui'' pense la tenir de ses parents, de son père notamment qui, dit-il, a travaillé dans la restauration.

''Depuis tout petit, j'avoue que j'admirais souvent le personnel de mon père qui venait souvent à la maison faire des plats, même si j'étais loin de m'imaginer que je les imiterais un jour. Je les voyais faire des cocktails, des gâteaux d'anniversaire et de mariages. Quand je me suis retrouvé dans les cuisines de cette plateforme, pour moi ce n'était plus une punition, mais l'occasion rêvée de réaliser cette passion qui m'animait depuis'' explique le chef cuisinier.

Au centre  Chef Boulingui dans ces cuisines avec deux de ses collaborateurs./Image TRTAFRIKA .       

Sur 'DLP Polaris '', la plateforme qui accueillait des centaines de métiers et de nationalités, Boulingui était le plus jeune employé, ce qui l'a d'ailleurs aidé dans son apprentissage.

''On m'appelait le bébé. Puis de plongeur, je suis passé au froid en devenant ''salademan'', 2 ou 3 ans après, je suis passé cuisinier. Je m'occupais de la préparation des mets africains. 2 ans plus tard, je suis devenu cuisinier Sr'' explique-t-il en apprêtant son plat de poisson salé dont l'odeur et l'aspect suggère qu'il sera délicieux.

Le poisson salé est un plat familial, gabonais, fait à base de morue et de différents légumes (carotte, tomate, aubergine, choux). Cette version proposée par le chef Régis est accompagnée de banane plantain/Image TRTAFRIKA.

Après ce nouveau palier, ''Chef Boulingui'' fera tour à tour, ''la salle '', et sera formé en boulangerie pâtisserie''. Après plus de 20 ans passés dans les cuisines de groupes et hôtels privés à Libreville notamment, il lancera en 2013 son premier restaurant, avec ses économies et le soutien de proches, après une formation supplémentaire en management restauration à Paris.

Finis les jours difficiles ou l'ancien ''bébé'' avait du mal à tenir ses engagements et autres obligations financières. Après son premier restaurant, le père de plusieurs enfants est passé à la tête de 3 autres structures spécialisées dans la gastronomie africaine et occidentale, dans la viennoiserie et dans l'événementiel.

Dans ses activités, ''Chef Boulingui'' met un point d'honneur à satisfaire l'appétit d'une clientèle aussi bien africaine qu'occidentale.

Les plats

'' Je suis convaincu du plus profond de mon être que je suis né pour être cuisinier, c'est une passion qui m'anime et qui m'animera jusqu'à la fin de mes jours''

Régis Boulingui

Même si le cuisinier, dont la passion, selon ses propres mots, ne faiblit pas, maîtrise les recettes africaines et occidentales, il avoue néanmoins avoir un plat préféré, le ''plat de son cœur''.

Régis Boulingui en pleine salle faisant un dressage/Image TRTAFRIKA.

''avec l'expérience à la fois en cuisines et dans mes voyages dans le monde, je me suis enrichi dans l'exécution de ma cuisine. Après 30 ans de métier, même si je suis encore jeune, je maîtrise un peu de tout,  plats africains, plats gabonais et plats du reste du Monde. Toutefois j'ai un plat que j'aime le plus. Ce plat, c'est le ''Poulet fumé au niembuet et son dituk de Plantain vapeur''' explique avec enthousiasme Régis Boulingui.

Le plat préféré de M Boulingui est un mets gabonais, qui est préparé avec du poulet fumé à l'amande de noix de palme. La version proposée par ce dernier s'accompagne de banane plantain pilée (dituk).

Loin d'être totalement satisfait du chemin qu'il a déjà parcouru, Régis Boulingui s'est lancé entre autres défis, de former les jeunes, afin de leur donner la chance de se réaliser comme ce fut le cas pour lui 30 ans plus tôt.

TRT Afrika