Près de 100 dépouilles ont été retrouvées dans une forêt de l'est du Kenya. (Capture d'images deTRT World)

Par Mamadou Dian Barry

Plus de dépouilles ont été retrouvées depuis le 14 avril dans une forêt du village de Shakahola, situé dans la partie orientale du Kenya. Ce bilan pourrait s’alourdir, une centaines d’autres adeptes de cette église étant portés disparus.

Après cette découverte macabres, les enquêteurs ont procédé à plusieurs arrestations, dont un homme considéré comme le chef de l’Eglise de Bonne Nouvelle installée dans cette ville. Paul Mackenzie Nthenge, le principal suspect, aurait demandé à ses fidèles de « jeûner jusqu’à la mort afin de rencontrer Jésus-Christ ».

À en croire le quotidien kenyan The Daily Nation, il s’agit d’un ancien chauffeur de taxi de la ville de Malindi. Cet homme a fondé l’Église internationale de Bonne Nouvelle en 2003. Le « pasteur » croit détenir « un pouvoir spirituel et prophétique » et se targue d’être témoin d’« apparitions de Jésus ».

L’Eglise internationale de Bonne Nouvelle compte plus de 3.000 membres et dispose d’antennes dans plusieurs régions du pays. Pendant ses prêches, Paul Mackenzie met l’accent sur la fin des temps.

« La mission de ce ministère est de nourrir les fidèles de manière holistique dans tous les domaines de la spiritualité chrétienne alors que nous nous préparons à la seconde venue de Jésus-Christ par l'enseignement et l'évangélisation », peut-on lire sur le site de l’Eglise.

Il diffusait un programme intitulé « Messages de fin des temps » et dans lequel il prétendait « apporter l'Evangile de notre Seigneur Jésus-Christ exempte de tromperie et de l'intellect de l'Homme ».

Des Kenyans cherchent des proches parmi les victimes d'un culte de la faim.(Reuters)

Paul Mackenzie Nthenge diffusait également ses pêches à travers les réseaux sociaux. En 2017, il a lancé une chaîne YouTube où il mettait constamment en garde contre les pratiques « démoniaques » telles que le port de perruques et les transactions numériques.

Un personnage controversé

Il est resté longtemps dans le viseur des autorités kenyanes. En 2017, il a été détenu pour avoir prôné à de nombreux enfants l’absentéisme scolaire. Il soutenait alors que l’éducation n’était pas reconnue dans la Bible.

Paul Mackenzie Nthenge a d’abord été mis aux arrêts et accusé de "radicalisation", pour avoir mené campagne contre la scolarisation des enfants à l'école. Selon lui, l'éducation n'est pas reconnue par la Bible.

Des détectives escortent Ezekiel Ombok Odero, le chef du New Life Prayer Centre/Church dans le comté de Kilifi, au siège de la police pour les enquêtes sur les meurtres de Shakahola liés au pasteur Paul Mackenzie. (Reuters)

Deux ans plus tard, il a décidé de s'installer dans le village forestier de Shakahola. "J'ai eu la révélation que le moment d'arrêter était venu", déclarait-il le 25 mars dernier au quotidien The Nation. "Je prie juste avec moi-même et ceux qui ont choisi de croire", assurait-il.

Deux enfants sont morts de faim alors qu’ils étaient sous la garde de leurs parents, tous deux adeptes de la secte.

Le "pasteur" doit comparaître le 2 mai devant un juge. Le procureur l’accuse de recourir à des préceptes religieux extrêmes.

TRT Afrika