Par La Rédaction
La 22e édition du Festival international du film de Marrakech s’est récemment achevée par une cérémonie qui a davantage ressemblé à une célébration de ce que le cinéma peut encore faire pour aider à combler les divisions du monde qu’à une compétition au sens strict.
Alors que des prix ont été remis — dont l’Étoile d’or à l’œuvre d’Erige Sehiri Promised Sky — le véritable message de la soirée portait sur la manière dont la reconnaissance à Marrakech peut remodeler des carrières, promouvoir des conteurs régionaux et renforcer le rôle du festival comme carrefour du cinéma international.
L’Étoile d’or, traditionnellement décernée aux œuvres qui font progresser le langage cinématographique, a de nouveau été un marqueur de bravoure artistique.
Le jury a insisté sur le fait qu’honorer Promised Sky revenait à soutenir des films qui « nous invitent à reconsidérer notre relation aux autres et à nous-mêmes » — un rappel que Marrakech utilise son principal prix non seulement pour récompenser l’excellence, mais aussi pour signaler les types d’histoires dont la communauté cinématographique mondiale a urgemment besoin.
Le festival comme passerelle
Tout au long de la semaine, réalisateurs, acteurs et professionnels de l’industrie ont souligné à plusieurs reprises qu’une victoire — ou même une projection — à Marrakech peut ouvrir des portes bien au-delà de la région.
Pour les cinéastes émergents d’Afrique du Nord, du monde arabe et du Sud global, la reconnaissance du festival devient souvent un tremplin vers la distribution internationale, les réseaux de coproduction européens et les invitations à d’autres grands festivals.
L’ambiance de cette année a reflété cet objectif : la narration forte, une esthétique audacieuse et des formes qui repoussent les limites ont pris le pas sur le spectaculaire à gros budget.
Les hommages rendus aux icônes du cinéma ont mis en lumière le cœur émotionnel de la soirée, avec la légendaire actrice américaine Jodie Foster honorée d’une Étoile d’or pour l’ensemble de sa carrière.
« Le cinéma nous offre quelques heures où nous pouvons rêver, vivre et appartenir à une communauté profondément humaniste. C’est l’endroit où nous nous tenons la main, côte à côte, dans le noir. »
Foster a dit cela en exprimant aussi sa gratitude envers le Maroc — « un pays qui charme tous les sens ».
Souvenirs créatifs
La star égyptienne Hussein Fahmi a ajouté une couche de nostalgie, rappelant ses débuts en cinéma dans la Ville Ocre et décrivant Marrakech comme un lieu où les souvenirs créatifs ne s’effacent jamais.
La légende marocaine Raouya, honorée pour sa contribution immense au cinéma national, a offert l’un des moments les plus émouvants de la soirée en dédiant son hommage aux spectateurs « ici et autour du monde ».
La cérémonie a également célébré le rôle culturel élargi du festival. Avec plus de 47 000 spectateurs assistant aux projections — dont des milliers de jeunes — l’événement a réaffirmé l’attrait durable du cinéma à l’ère du numérique.
Sous la présidence du prince Moulay Rachid, le festival a maintenu ses engagements sociaux de longue date, notamment une vaste campagne médicale à Tahannaout offrant des soins oculaires aux communautés touchées par des catastrophes — un exemple de la manière dont Marrakech conjugue art et action humanitaire.
Les organisateurs ont déclaré que la cérémonie de remise des prix de cette année relevait moins des lauréats que de ce que représente Marrakech elle‑même : un rassemblement qui révèle « de nouveaux talents et honore des cinéastes établis ».
