Assemblée générale des Nations unies : la junte burkinabé critique à nouveau la France

Assemblée générale des Nations unies : la junte burkinabé critique à nouveau la France

La junte du Burkina Faso estime que l'attitude du président français Emmanuel Macron à l'égard de l'Afrique est " méprisante ".
Bassolma Bazie, ministre d'État du Burkina Faso, a fustigé la politique française en Afrique. Photo : Reuters Archive

Le Burkina Faso a une fois de plus fustigé son ancien colonisateur, la France, et défendu ses liens apparemment croissants avec la Russie et d'autres alliés internationaux.

L'attitude du président français Emmanuel Macron est "ridicule", a déclaré le ministre d'État du Burkina Faso, Bassolma Bazie, dans un discours prononcé samedi à l'Assemblée générale de l'ONU.

"Si nous regardons l'attitude regrettable et condescendante du président de la République française Emmanuel Macron, souvent, il frise le ridicule tout en glorifiant une hypothétique condescendance à l'égard des peuples africains", a-t-il déclaré.

''Je dois m'imposer ici le devoir de lui donner une petite leçon d'histoire, sur sa propre histoire (référence au colonialisme), car c'est pour cela que les salles de classe sont pleines d'enfants qui apprennent bien leur leçon, pour bien grandir au lieu de faire d'autres choses au risque de se perdre à jamais'', a ajouté Bazie.

La France a maintenu des liens étroits avec ses anciennes colonies des décennies après leur indépendance et a déployé des troupes dans toute l'Afrique de l'Ouest. Toutefois, l'hostilité à l'égard de sa présence est montée en flèche depuis la série de coups d'État militaires qui a débuté en 2020 dans la région.

Le sentiment anti-français s'est accru à la suite de cette vague de coups d'État. Le gouvernement de transition autoproclamé du Burkina Faso a déjà ordonné le départ de l'ambassadeur de France.

Plusieurs manifestations ont été organisées par des opposants à la présence militaire française, en partie parce que la France n'en a pas fait assez pour lutter contre les insurrections. Néanmoins, le ministre burkinabé a cherché à minimiser le sentiment anti-français.

"Je tiens à préciser qu'aucun peuple africain n'est opposé au peuple français. Il n'y a pas de sentiment anti-français en Afrique, il n'y en aura jamais en raison de notre hospitalité légendaire et de notre amour pour nos voisins, c'est juste que les peuples d'Afrique n'acceptent pas la condescendance".

M. Bazie a également accusé la France et ses alliés de manquer de sincérité dans la lutte contre le terrorisme. Il y a un manque d'honnêteté évident au sein de la communauté internationale", a-t-il déclaré.

"Si la communauté internationale était honnête et sincère dans sa lutte contre le terrorisme, elle n'aurait aucun problème à obtenir le soutien des populations", a-t-il ajouté.

Le ministre a défendu les liens de son pays avec la Russie, affirmant que le Burkina Faso a le droit de choisir ses partenaires. "Le Burkina Faso travaillera avec les partenaires qu'il souhaite en toute souveraineté, achètera à qui il veut et se défendra comme il veut", a-t-il déclaré.

TRT Afrika et agences