INTERNATIONAL
2 min de lecture
Un collectif d’avocats porte plainte contre Nicolas Sarkozy pour “outrage à magistrat”
Condamné à cinq ans de prison dans l’affaire libyenne, Nicolas Sarkozy fait l’objet d’une nouvelle plainte d’une vingtaine d’avocats, qui l’accusent d’”outrage à magistrat” et d’”atteinte à la justice” après des propos controversés au JDD.
Un collectif d’avocats porte plainte contre Nicolas Sarkozy pour “outrage à magistrat”
Nicolas Sarkozy. / AP
il y a 9 heures

À peine condamné dans l’affaire du financement libyen, Nicolas Sarkozy se retrouve au cœur d’une nouvelle procédure. 

Ce mercredi 1er octobre 2025, un collectif d’une vingtaine d’avocats, représentés par Me Jérôme Giusti, a déposé plainte contre l’ancien président de la République pour “outrage à magistrat” et “atteinte à l’autorité de la justice”.

Le 25 septembre, le tribunal correctionnel de Paris a condamné Nicolas Sarkozy à cinq ans de prison, dont une incarcération ferme, pour association de malfaiteurs. Les juges ont estimé qu’il avait laissé ses proches collaborateurs solliciter le régime de Mouammar Kadhafi afin de financer sa campagne présidentielle victorieuse de 2007.

Deux jours plus tard, dans un entretien accordé au Journal du dimanche, Nicolas Sarkozy a vivement critiqué la décision, estimant qu’”elle violait toutes les limites de l’État de droit”. Il a également dénoncé des “pratiques si contraires à l’État de droit” et affirmé qu’il ne “plierait pas face au mensonge, au complot et à l’insulte”.

Ces propos, selon les avocats plaignants, vont au-delà d’une simple critique et constituent “un acte délibéré de discrédit porté à l’institution judiciaire”, de nature à “affaiblir la confiance des citoyens dans l’impartialité et l’indépendance de la justice”. 

“Tout le monde a le droit de critiquer une décision de justice. Nicolas Sarkozy a le droit de se défendre. Mais il y a des limites. On ne peut pas laisser passer cette attaque en règle de la justice”, a déclaré Me Jérôme Giusti.

Les plaignants rappellent que le Code pénal sanctionne ce type d’infractions de six mois d’emprisonnement et 7 500 euros d’amende. 

Ils insistent également sur le fait que Nicolas Sarkozy, en tant qu’ancien avocat et ancien chef de l’État, mesure la portée de ses paroles et leur influence directe sur l’opinion publique.

La tension est renforcée par le climat entourant le jugement : la présidente de la 32e chambre correctionnelle, Nathalie Gavarino, a reçu des menaces de mort après le verdict.

Le parquet de Paris a confirmé l’ouverture de deux enquêtes distinctes sur ces menaces, sans se prononcer pour l’heure sur la plainte visant Nicolas Sarkozy.

Sollicité, l’avocat de l’ancien président, Me Christophe Ingrain, n’a pas répondu dans l’immédiat.