L'ancien chef rebelle congolais Roger Lumbala a été déclaré coupable lundi par une cour de Paris de complicité dans des crimes contre l'humanité commis pendant la deuxième guerre du Congo et a été condamné à 30 ans de prison, a indiqué un responsable.
Le procès a été salué par des défenseurs de la justice internationale comme une étape importante pour élargir la responsabilité pénale liée à ce conflit qui a fait des millions de morts.
Les procureurs avaient requis la réclusion à perpétuité contre Lumbala, 67 ans.
En annonçant le verdict, le président du tribunal Marc Sommerer a indiqué que Lumbala avait été reconnu coupable d'avoir ordonné ou d'avoir aidé et facilité la torture et des actes inhumains, des exécutions sommaires, des viols constituant des actes de torture, l'esclavage sexuel, le travail forcé, ainsi que le vol et le pillage.
Des millions tués pendant la deuxième guerre du Congo
Les accusations concernaient une opération connue sous le nom « EFFACER LE TABLEAU», menée en 2002 et 2003 dans le nord‑est de la RDC par le Mouvement pour la Libération du Congo et le Rassemblement pour la Démocratie au Congo–National (RCD‑N), un groupe rebelle alors dirigé par Lumbala.
L'opération visait des membres des groupes Nande et Bambuti, accusés de soutenir une milice rivale.
L'avocat de la défense, Hugues Vigier, a refusé de commenter après le verdict de lundi.
La deuxième guerre du Congo a duré de 1998 à 2003. Elle a impliqué neuf pays et a fait plus de cinq millions de morts, dont beaucoup sont décédés de faim et de maladies.
Refus de témoigner
Alors que certaines personnes ont été jugées par la Cour pénale internationale (CPI) pour des crimes commis pendant la guerre, le procès de Lumbala a marqué la première fois qu'un ressortissant congolais a été jugé devant une juridiction nationale liée à ce conflit.
Lumbala a été arrêté en janvier 2021 en vertu de la loi française sur la « compétence universelle », qui permet aux tribunaux français de poursuivre des affaires liées à des crimes contre l'humanité commis à l'étranger.
Lumbala a refusé de témoigner lors du procès, qui a commencé le mois dernier, contestant la légitimité de la juridiction française. Il était présent lors de l'annonce du verdict.















