Le gouvernement de la République démocratique du Congo a voulu rassurer le pays vendredi en affirmant que « l'armée ne se rendra pas » après la prise d'Uvira.
Le ministre de la Justice, Guillaume Ngefa, a fait ces déclarations quelques jours après que le groupe rebelle M23 a saisi le principal centre commercial de la province du Sud-Kivu, dans l'est, près de la frontière avec le Burundi, sans rencontrer de résistance.
Lors d’une rencontre avec des diplomates, Ngefa a exprimé la détermination du gouvernement à « défendre l'intégrité de son territoire », et a promis que la ville stratégique d'Uvira « serait reprise par les forces gouvernementales ».

« Face à cette situation, le gouvernement congolais adopte une position claire et responsable. D'abord, nous ne nous rendrons pas. Les Forces armées de la République démocratique du Congo, soutenues par des forces alliées, se réorganisent et se repositionnent pour défendre l'intégrité du territoire. La bataille pour libérer le Sud-Kivu n'est pas terminée », a déclaré Ngefa.
Accord de paix
L'intensification des combats dans plusieurs territoires du Sud-Kivu est survenue quelques jours après que le président Félix Tshisekedi et son homologue rwandais, Paul Kagame, ont signé un accord de paix et d'économie visant à mettre fin aux hostilités dans l'est du Congo.
Des accusations réciproques ont suivi, chaque camp accusant l'autre d'avoir violé le cessez-le-feu prévu par un accord de paix négocié sous l'égide des États-Unis.
Les nouveaux affrontements ont entraîné une importante crise humanitaire, provoquant le déplacement de plus de 200 000 personnes, selon l'ONU.
Ils ont également causé la mort de plus de 400 personnes et fait des dizaines de blessés, ont indiqué les autorités provinciales.
Près de 100 blessés ont été admis entre le 2 et le 11 décembre à l'Hôpital général de référence d'Uvira, a indiqué vendredi le Comité international de la Croix-Rouge (CICR).
« Le fait que l'Hôpital général d'Uvira ait reçu autant de blessés en si peu de temps montre à quel point la violence affecte les civils », a expliqué Djibril Mamadou Diallo, responsable du bureau du CICR à Uvira, à Anadolu.
« Nous sommes très préoccupés par le sort des civils pris dans les combats qui se poursuivent dans plusieurs zones du Sud-Kivu et par l'accès à des soins appropriés pour tous les blessés », a-t-il ajouté.
Perturbation d'une voie d'approvisionnement
La distribution d'eau et d'électricité serait affectée, tandis que l'accès aux soins de santé reste inaccessible en raison de la situation sécuritaire.
Selon des analystes, la prise d'Uvira, qui servait de siège provincial temporaire, pourrait ouvrir la voie aux rebelles de l'AFC/M23 pour atteindre la région du Grand Katanga, considérée comme le cœur économique du pays.
L'occupation de la ville par les rebelles perturberait également une route d'approvisionnement clé pour les armes et le matériel transitant via le Burundi à destination du gouvernement.














