La police britannique a annoncé mercredi avoir lancé une chasse à l'homme pour retrouver deux prisonniers, dont un Algérien, libérés par erreur de prison, provoquant la colère des parlementaires face à cette nouvelle faille du système pénitentiaire du Royaume-Uni.
Cette erreur ajoute une nouvelle humiliation pour le gouvernement travailliste de centre-gauche de Keir Starmer, déjà en difficulté, alors que le parti d'extrême droite anti-immigration Reform UK gagne du terrain dans les sondages nationaux.
La police métropolitaine de Londres a déclaré dans un communiqué qu'elle recherchait Brahim Kaddour Cherif, un délinquant sexuel enregistré âgé de 24 ans, après sa libération par erreur il y a une semaine.
« Cherif a une avance de six jours, mais nous travaillons d'urgence pour combler cet écart et localiser sa position », a affirmé le commandant Paul Trevers, qui dirige l'enquête.
Un communiqué de la police a précisé que les autorités avaient été informées mardi que Cherif avait été libéré par erreur de la prison de Wandsworth, située dans le sud-ouest de Londres, le 29 octobre.
Par ailleurs, la police du Surrey, également au sud-ouest de Londres, a indiqué que la prison de Wandsworth avait libéré par erreur lundi un autre homme condamné pour de multiples infractions de fraude.
Délinquants sexuels en fuite
Cherif a été condamné en novembre 2024 pour exhibition indécente liée à un incident survenu en mars de la même année et inscrit au registre des délinquants sexuels pour une durée de cinq ans, a ajouté la police.
Le ministre de la Justice, David Lammy, s'est déclaré « absolument outré » et « consterné » par cette erreur, survenue quelques jours seulement après l'introduction de contrôles de sécurité renforcés dans les prisons.
Ces contrôles avaient été mis en place après que Hadush Kebatu, un demandeur d'asile éthiopien condamné pour agression sexuelle sur une adolescente et une femme, avait été libéré par erreur avant d'être repris après une chasse à l'homme de 48 heures.
Le gouvernement britannique avait ensuite expulsé de force Kebatu, lui donnant 661 dollars pour quitter le pays, et avait lancé une enquête indépendante sur sa libération accidentelle.
L'arrestation de Kebatu plus tôt cette année à Epping, au nord-est de Londres, avait déclenché des semaines de manifestations visant des hôtels où des demandeurs d'asile étaient supposés être hébergés.
Le ministère de l'Intérieur a confirmé que Cherif n'est pas un demandeur d'asile et qu'il est entré légalement au Royaume-Uni en 2019.
Il a toutefois ajouté que Cherif avait dépassé la durée de son séjour et a insisté sur le fait que le gouvernement cherche à expulser les ressortissants étrangers qui commettent des crimes en Grande-Bretagne.
Starmer sous pression face à la montée de Reform UK
Starmer, Premier ministre depuis juillet 2024, fait face à des critiques sur plusieurs fronts concernant l'immigration, alors que Reform, dirigé par le fervent partisan du Brexit Nigel Farage, gagne en popularité.
Les sondages montrent que Starmer est très impopulaire auprès du public britannique, bien que les prochaines élections générales ne soient pas prévues avant 2029.
Son porte-parole officiel a martelé que cette dernière libération accidentelle était « totalement inacceptable », mais a suggéré que le précédent gouvernement conservateur était en partie responsable pour avoir laissé derrière lui un système pénitentiaire « chaotique » et surpeuplé.
Les chiffres officiels montrent que 262 personnes ont été libérées par erreur entre mars 2024 et mars 2025, contre 115 au cours des 21 mois précédents.
