AFRIQUE
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Le Maroc secoué par des manifestations de jeunes, pour des meilleurs services sociaux
Au quatrième jour des manifestations des jeunes marocains pour des meilleurs services sociaux et contre les priorités du gouvernement, des heurts ont eu lieu avec la police.
Le Maroc secoué par des manifestations de jeunes, pour des meilleurs services sociaux
Les forces de sécurité empêchent une manifestation exigeant des réformes dans l'éducation et la santé à Rabat / Reuters
il y a 5 heures

Des heurts ont éclaté mardi soir entre manifestants et forces de l'ordre dans plusieurs villes du Maroc, à la suite de l'appel à protester d'un collectif nommé GenZ 212. Ce groupe réclame des réformes dans les secteurs publics de la santé et de l'éducation, selon des médias locaux.

À Inzegane, en périphérie d'Agadir (sud), des individus, parfois cagoulés, ont lancé des pierres sur les forces de l'ordre et incendié des barrières, des bennes à ordures ainsi que les abords d'un centre commercial. Ces scènes ont été rapportées par des vidéos relayées par des médias locaux, bien que l'AFP n'ait pas pu les authentifier.

Des violences similaires ont également été signalées à Beni Mellal (centre), Aït Amira, près d'Agadir, et Oujda (nord-est), selon les mêmes sources. Aucun bilan officiel de ces affrontements n'était disponible auprès des autorités marocaines au moment de la publication.

Pour le quatrième jour consécutif, des manifestations ont eu lieu dans plusieurs villes, à l'appel du collectif GenZ 212, récemment apparu sur les réseaux sociaux tels que Discord. Les fondateurs de ce groupe restent anonymes. Dans un communiqué publié mardi soir sur les réseaux sociaux, le collectif a exprimé son "regret" face aux violences et a appelé les manifestants à "respecter le caractère pacifique" de leurs protestations.

200 interpellations

À Rabat, plus de 200 manifestants ont été interpellés au cours des trois derniers jours lors de rassemblements interdits, mais jusqu'à mardi, ces manifestations étaient restées pacifiques. La majorité des personnes arrêtées ont été relâchées, selon l'Association marocaine des droits humains (AMDH).

Mardi, le parquet a annoncé qu'un premier groupe de 37 personnes, dont trois placées en détention, serait jugé à partir du 7 octobre. Leur avocate, Me Souad Brahma, a indiqué ne pas encore connaître les chefs d'accusation retenus contre eux.

À Casablanca, le ministère public a demandé l'ouverture d'une enquête contre 18 personnes pour leur "implication présumée dans l'entrave de la circulation" lors d'une manifestation dimanche. L'agence marocaine MAP a précisé que six mineurs avaient été déférés devant une instance spécialisée.

Dans un communiqué publié mardi, la coalition gouvernementale, composée de partis libéraux et de centre-droit, a déclaré "être à l'écoute et comprendre les revendications sociales" des jeunes manifestants, tout en affirmant "être prête à y répondre de manière positive et responsable".

GenZ 212 se présente comme un "espace de discussion" sur des sujets touchant tous les citoyens, tels que la santé, l'éducation et la lutte contre la corruption. Le collectif affirme rejeter "la violence" et agir par "amour de la patrie et du roi" Mohammed VI.

Ces dernières semaines, des manifestations ont eu lieu dans plusieurs villes pour dénoncer la dégradation des services publics. Ces protestations ont été déclenchées après l'annonce dans les médias du décès de huit femmes enceintes admises à l'hôpital public pour des césariennes.

SOURCE DE L'INFORMATION:TRT Afrika and agencies