Un tribunal du Bangladesh a condamné à mort lundi l'ancienne Première ministre déchue Sheikh Hasina pour crimes contre l'humanité, des acclamations éclatant dans la salle d'audience comble tandis que le juge lisait le verdict.

Hasina, 78 ans, a ignoré les ordres du tribunal lui enjoignant de revenir d'Inde pour assister à son procès destiné à déterminer si elle avait ordonné une répression meurtrière contre un soulèvement estudiantin qui l'avait renversée.

Cette décision très attendue, diffusée en direct à la télévision nationale, intervient avant les premières élections depuis son renversement en août 2024.

« Tous les... éléments constituant des crimes contre l'humanité ont été réunis », a lu le juge Golam Mortuza Mozumder devant la salle d'audience comble à Dacca.

Hasina a été « reconnue coupable de trois chefs d'accusation », dont incitation, ordre de tuer et inaction pour empêcher les atrocités, a déclaré Mozumder.

« Nous avons décidé de lui infliger une seule peine — la peine de mort. »

« Crime contre l'humanité »

L'ancien ministre de l'Intérieur Asaduzzaman Khan Kamal, lui aussi en fuite, a également été condamné à mort, après avoir été reconnu coupable de quatre chefs relevant de crimes contre l'humanité.

L'ancien chef de la police Chowdhury Abdullah Al-Mamun, qui était présent au tribunal et a plaidé coupable, a été condamné à cinq ans d'emprisonnement.

L'ONU estime qu'au plus 1 400 personnes ont été tuées lors des répressions alors que Hasina tentait de se maintenir au pouvoir, des morts qui ont constitué l'élément central de son procès.

Le procureur en chef Tajul Islam, s'exprimant avant le verdict, a dit espérer que la « soif de justice » du peuple serait satisfaite et que ce verdict marquerait la fin des crimes contre l'humanité.

Les procureurs ont retenu cinq chefs d'accusation, y compris le fait de ne pas avoir empêché des meurtres, constituant des crimes contre l'humanité au regard de la loi bangladaise.

Lundi, Sheikh Hasina a qualifié le verdict de culpabilité et la peine de mort dans son procès pour crimes contre l'humanité de « biaisés et politiquement motivés ».

« Les verdicts prononcés contre moi ont été rendus par un tribunal truqué établi et présidé par un gouvernement non élu sans mandat démocratique », a déclaré Hasina dans un communiqué diffusé depuis sa cachette en Inde.

« Ils sont biaisés et politiquement motivés. »

« Je n'ai pas peur d'affronter mes accusateurs devant un tribunal approprié où les preuves peuvent être évaluées et examinées équitablement », a ajouté Hasina dans le communiqué.