Lion dans le Serengeti / Photo : Reuters

Par Edward Qorro

La Tanzanie, pays du majestueux Kilimandjaro et de l'époustouflant Serengeti, trace une voie de conservation qui fait d'elle plus que la somme de ses parties.

Si ces deux éléments sont les aimants qui attirent chaque année des millions de touristes dans ce pays d'Afrique de l'Est, ce qui est passé presque inaperçu, c'est que la Tanzanie abrite désormais plus de 70 % de la population de lions du continent.

Une étude publiée le 22 avril par le Tanzania Wildlife Research Institute (TAWIRI) montre que l'épithète de "paradis mondial du lion" n'est pas déplacée.

La Tanzanie abrite 17 000 lions, soit un peu plus de cinq fois plus que l'Afrique du Sud, qui occupe la deuxième place avec 3 284 lions.

Le Botswana occupe la troisième place avec 3 064 lions, le Kenya la quatrième avec 2 515 lions et la Zambie la cinquième avec 2 349 lions.

Le recensement s'est concentré sur les systèmes écologiques de Nyerere-Selous-Mikumi, Saadani-Wami Mbiki et Serengeti en Tanzanie. Il a également révélé la présence de 24 000 léopards dans ces écosystèmes.

Lion dans le Serengeti

Des résultats peu surprenants

Le Dr Maurus Msuha, associé au projet Southern Kenya Northern Tanzania Landscape (SOKNOT) coordonné par le Fonds mondial pour la nature (WWF), n'est pas surpris que la Tanzanie reste en tête avec un grand nombre de lions et d'autres espèces sauvages.

Il attribue ce succès en matière de conservation aux politiques et aux lois en place, ainsi qu'à la mise en place d'institutions de conservation solides.

"Les initiatives de conservation ont contribué de manière significative au développement du tourisme. En Tanzanie, de vastes étendues de terre ont été spécifiquement affectées à la conservation, ce qui est unique en soi", explique le Dr Msuha à TRT Afrika.

La planification structurée de la conservation en Tanzanie a également joué un rôle dans la prospérité de diverses espèces sauvages dans le pays.

La Tanzanie compte 22 parcs nationaux, tous gérés par la Tanzania National Park Authority (TANAPA).

Selon le Dr Msuha, l'avantage de la Tanzanie en matière de gestion de la faune réside dans l'existence d'une grande variété d'espèces sauvages dans les zones protégées.

"La Tanzanie est le seul pays qui possède une combinaison de six types de végétation naturelle, ce qui est suffisant pour lui permettre d'avoir une variété d'espèces sauvages", explique-t-il.

Le Dr Msuha souligne que la Tanzanie a désigné des zones de conservation propices à une nouvelle augmentation du nombre de lions dans le système écologique du Serengeti.

Cette zone comprend le parc national du Serengeti, l'autorité de conservation du Ngorongoro et des réserves telles que Maswa, Kijereshi, Pololeti, Grumeti et Ikorongo.

L'activité humaine constitue toujours un danger pour le grand félin.

Pas seulement des lions

Le dernier recensement, réalisé en collaboration avec des organisations de conservation telles que TAWIRI, TANAPA et l'Autorité de conservation du Ngorongoro, évalue la population de buffles sauvages de Tanzanie à 225 000 individus, suivie par l'Afrique du Sud avec 46 000 individus.

Le Kenya arrive en troisième position avec 42 000 buffles, tandis que la Zambie compte environ 41 000 de ces animaux.

Le comptage effectué entre novembre 2022 et mars 2023 a permis d'identifier 60 000 éléphants en Tanzanie, soit la troisième plus grande population de ces grands animaux à l'échelle mondiale.

Le Botswana arrive en tête avec 130 000 éléphants, suivi du Zimbabwe avec 100 000.

L'impact de l'homme

Bien que les recherches indiquent la présence de 1,6 million de gnous dans l'écosystème du Serengeti, on constate un déclin significatif des girafes, des grands koudous et des pukus.

"Les activités humaines dans les zones protégées, telles que l'agriculture, la construction et l'élevage, constituent une menace pour le bien-être de la faune, en particulier dans l'écosystème Nyerere-Selous-Mikumi", prévient le Dr Eblate Mjingo, directeur général de TAWIRI.

Le gouvernement tanzanien a l'intention de verser 4 milliards de shillings (environ 1,5 million de dollars américains) du fonds de développement du tourisme pour faciliter le prochain recensement de la faune, y compris d'autres animaux tels que les hippopotames et les crocodiles.

Plus de 1,8 million de touristes ont visité la Tanzanie l'année dernière, contre 1,3 million en 2022, ce qui a rapporté 3,4 millions de dollars au pays. Le gouvernement vise à accueillir cinq millions de touristes par an d'ici 2025.

TRT Afrika