La République démocratique du Congo (RDC) interdira définitivement les exportateurs de cobalt qui enfreignent son nouveau système de quotas, a averti le président Félix Tshisekedi, alors que le premier producteur mondial renforce les contrôles pour lutter contre la fraude et stabiliser les prix.
La RDC a suspendu les exportations en février après que les prix ont atteint leur plus bas niveau en neuf ans.
Un système de quotas basé sur les exportations historiques remplacera une précédente interdiction d'exportation à partir du 16 octobre, a déclaré en septembre l'ARECOMS, l'agence congolaise de régulation des minerais.
Les mineurs seront autorisés à expédier jusqu'à 18 125 tonnes métriques de cobalt pour le reste de 2025, avec des plafonds annuels de 96 600 tonnes en 2026 et 2027.

Selon le compte rendu du conseil des ministres de vendredi, consulté par Reuters ce week-end, Tshisekedi prévoit d'appliquer des "sanctions exemplaires", y compris l'exclusion permanente du nouveau régime de cobalt de la RDC, à tout contrevenant au système.
Seule l'ARECOMS est autorisée à délivrer et révoquer les quotas d'exportation de cobalt, y compris les décisions concernant les allocations, selon le compte rendu.
Gel des exportations
L'interdiction d'exportation de cobalt, prolongée en juin, a entraîné des déclarations de force majeure de la part de Glencore et du groupe chinois CMOC.
Glencore, le deuxième plus grand producteur mondial de cobalt, soutient le système de quotas, tandis que CMOC, le principal producteur, s'y oppose.
Tshisekedi a déclaré lors de la réunion de vendredi que le gel des exportations avait contribué à une reprise de 92 % des prix du cobalt depuis mars, qualifiant le nouveau système de « véritable levier pour influencer ce marché stratégique » après des années de « stratégies prédatrices », selon le compte rendu.
Cette mesure intervient dans un contexte de conflit croissant dans l'est de la RDC, riche en minerais, où des milliers de civils ont été tués depuis le début de 2025, à la suite d'une nouvelle offensive du groupe rebelle M23.
Un effort de paix soutenu par les États-Unis a subi un nouveau revers vendredi lorsque la RDC et le Rwanda n'ont pas réussi à signer un accord connu sous le nom de Cadre d'intégration économique régionale, faisant partie d'un plan visant à rendre les secteurs des deux pays plus attractifs pour les investisseurs étrangers.