AFRIQUE
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Banjul et Mogadiscio renforcent la science médico-légale grâce à des partenariats avec la Turquie
La création d’un laboratoire national d'analyse ADN est une priorité pour la Somalie, a-t-on appris lors des 20e Journées internationales de médecine légale qui s’achèvent dimanche à Antalya en Turquie.
Banjul et Mogadiscio renforcent la science médico-légale grâce à des partenariats avec la Turquie
Somalia and The Gambia enhance their forensic science strides with Turkish support. Photo: AA / AA
28 septembre 2025

L'Afrique se tourne de plus en plus vers la science et les partenariats mondiaux pour surmonter les défis dans les enquêtes médico-légales, ont déclaré des experts lors du cinquième jour des 20es Journées internationales de médecine légale, organisées au centre de formation et de loisirs de la Fondation pour le Renforcement de la Justice (ATGV) à Antalya.

Fa Kebba Darboe, directeur de l'institution nationale gambienne de médecine légale, a affirmé que les progrès du pays reposent davantage sur la détermination que sur les ressources.

« Notre parcours dans le développement médico-légal a été façonné non pas par l'abondance, mais par la résilience ; non pas par les ressources, mais par un engagement indéfectible envers la vérité et la responsabilité », a-t-il déclaré vendredi.

« La science médico-légale n'est plus un luxe — c'est une nécessité. Elle protège la justice, renforce l'état de droit et donne une voix à ceux qui n'en ont pas. »

Darboe a ajouté : « Nous sommes vraiment impressionnés par la situation actuelle en Turquie », en soulignant la capacité des équipes turques d'investigation médico-légale.

Il a précisé que la collaboration avec la Turquie, l'UE et les États-Unis est cruciale pour le soutien technique, la validation des systèmes et la durabilité à long terme.

Les progrès de la Gambie

L'unité médico-légale en Gambie compte 50 agents, dont 30 spécialistes des scènes de crime déployés à l'échelle nationale et 20 au siège, qui supervisent l'administration et les expertises spécialisées.

Le pays a lancé son système automatisé d'identification des empreintes digitales (AFIS) en 2024 et a débuté l'analyse ADN, enregistrant plus de 53 000 délinquants condamnés dans le système, ce qui a permis de faire passer les enquêtes « de la spéculation à la certitude ».

Yasin Ibrahim, conseiller auprès du ministère somalien de la Justice, a signalé que des défis persistants, infrastructures faibles, sous-financement, cadres juridiques limités et pénurie de spécialistes formés, continuent d'affecter le travail médico-légal à travers l'Afrique.

« La fragilité est amplifiée par une capacité médico-légale faible, ce qui contribue à une érosion de la confiance du public dans les mécanismes formels de justice », a-t-il révélé.

Il a noté que la Somalie est encore en train de se remettre de trois décennies de guerre civile et de reconstruire des institutions étatiques clés telles que le système judiciaire et les forces de l'ordre.

Malgré les obstacles, il est resté optimiste, citant la Turquie comme un partenaire stratégique.

Le ministre somalien de la Justice a effectué trois visites officielles à Ankara, aboutissant à des accords de coopération judiciaire et à un protocole d'entente axé sur l'amélioration de la formation, des infrastructures et de l'expertise médico-légales.

Les priorités de la Somalie

Le colonel Muhidin Osman, chef des enquêtes criminelles de la police somalienne, a a estimé que « La capacité ADN au laboratoire de sciences médico-légales (FSL) se limite à la collecte et à l'emballage de base des échantillons. Depuis sa création en 2016, l'équipe n'a pas reçu de formation avancée en ADN, en raison de l'absence d'une installation d'analyse ADN à Mogadiscio. »

Les échantillons sont envoyés en Afrique du Sud, ce qui retarde les résultats jusqu'à trois mois et affaiblit les affaires judiciaires, prolonge les détentions et laisse les victimes et leurs familles sans réponses.

Osman a indiqué que les priorités immédiates de la Somalie sont d'établir un laboratoire ADN accrédité au niveau national à Mogadiscio, de fournir une formation avancée en ADN avec des échanges internationaux et de renforcer les partenariats avec la Turquie et d'autres pays pour combler les lacunes médico-légales actuelles.

780 participants provenant de 27 pays dont des africains ont assisté aux Journées internationales de médecine légale à Antalya.

780 participants provenant de 27 pays.

SOURCE DE L'INFORMATION:AA