Ouaga street art festival : Des graffiti pour sensibiliser sur la crise terroriste
Fresque du peintre béninois William Decixeau sur la détermination de l’Africain pour la souveraineté
Ouaga street art festival : Des graffiti pour sensibiliser sur la crise terroriste
Un festival de street s’est tenu du 8 au 10 mai à Ouagadougou. Une quinzaine de graffeurs participants ont peint les murs pour dénoncer l’injustice, le terrorisme auquel le pays fait face, et promouvoir le civisme.
29 mai 2025

Le festival « Graff Saha » initié par un jeune graffeur burkinabè en est à sa 3è édition même si cet art reste encore peu connu dans le pays. 

A l’occasion de ce festival international de graffiti, les graffeurs ont peint le côté ouest d’un mur de plusieurs dizaines de mètres sur une thématique précise : "Racines et destin, le Burkina Faso en mouvement".

"Le Burkina Faso est effectivement en mouvement pour sa souveraineté. C’est pourquoi nous avons choisi cette thématique", explique à TRT Afrika Ousmane Guigma dit Manoos, peintre, graffeur dessinateur et coordonnateur du festival Graff Saha

"On a eu à peindre sur un mur d’une centaine de mètres avec une quinzaine d’artistes intervenants", ajoute-t-il.

Sur ces murs, s’étalent entre autres des portraits d’illustres personnalités.

"Par exemple un portrait de Me Pacéré Titinga (ndlr l’un des premiers avocats du pays, homme de culture et de lettres). On ne peut pas parler de racines sans évoquer ce grand homme de culture", affirme le peintre.

"On a peint aussi le Professeur Joseph Ki-Zerbo (ndlr premier agrégé d’histoire au Burkina Faso dont le nom a été attribué à l’université de Ouagadougou) qui prônait la vraie indépendance de l’Afrique", indique Ousmane Guigma et d’affirmer qu’il y a aussi le portrait du Président du Faso le Capitaine Ibrahim Traoré.

À part les portraits, les graffeurs ont aussi dressé sur ces murs "des messages de paix, de cohésion, de civisme et de patriotisme", explique le promoteur du festival.

Le graffeur béninois William Decixeau qui participe pour la deuxième fois au festival Graff Saha dit être venu parce qu’il est motivé par le partage et porté par une conviction : "c’est l’art qui unit les peuples et je nourris une forte envie d’une Afrique unie".

"A travers ma fresque à cette édition, j’exprime la rage que l’Africain d’aujourd’hui doit avoir pour sa liberté et pour défendre ses droits.  Je dis à travers ma fresque que lorsque la cadence change, il faut obligatoirement changer les pas de danse, et aujourd’hui la cadence est en train de changer et chaque africain qui aime son pays, son continent doit se mettre dans la danse et continuer la lutte pour une souveraineté rétablie", explique William Decixeau.

L’artiste pense que malgré la crise sécuritaire que le Burkina traverse, le pays reste tout de même fréquentable.

"Au Faso les gens continuent de mener leur vie normalement à ce que je constate… Je veux dire que c’est du courage et beaucoup de force pour les forces qui sont sur le terrain pour défendre la nation", affirme le graffeur béninois. Et d’inviter chaque burkinabè chaque africain à un patriotisme absolu pour que nous puissions, ensemble atteindre notre véritable souveraineté.

Dans un message similaire, le promoteur du festival appelle les Burkinabè à contribuer d’une manière ou d’une autre au patriotisme, au civisme pour sortir de la crise sécuritaire.

"C’est pour cela que nous aussi à travers le graffiti, nous essayons de passer, de véhiculer des messages de paix, de cohésion, de patriotisme et de civisme. Nous voulons que chacun au-delà de son activité, puisse œuvrer à ce que le pays aille de l’avant", a souhaité Ousmane Guigma.

Plus de contenus
Sam Kodo : le père du premier ordinateur solaire made in Togo
Une auteure d'un livre pour enfants devient la nouvelle Miss Afrique du Sud
Nigeria : la police de la charia annule le mariage de deux tiktokeurs ordonné par un tribunal
La police espagnole a retrouvé un tableau disparu de Picasso d'une valeur de 700 000 dollars
Kenya : le fils de Raila Odinga succède à son père lors d'une cérémonie culturelle
Un tribunal nigérian ordonne à deux TikTokeurs de se marier après s'être embrassés
Qui était le grand mufti Umer Idris, "père unificateur" de l'Éthiopie ?
Un milliardaire nigérian, ardent défenseur de la polygamie, prend une 19è épouse
Comment Eunice Ruben, qualifiée de "demi-personne", a appris à mener une vie épanouie
Royaume de Kubala : Les Africains qui revendiquent l'Écosse comme leur "terre ancestrale"
L'Égypte rouvre l'ancienne tombe du pharaon Aménophis III après 20 ans de restauration
Le tambour parlant, langage musical ancestral de l'Afrique
Récits d'un continent : Les films africains incontournables
La Gambie devient championne du riz jollof devant le Nigeria et le Ghana
Le siège sacré des Samburu : Pourquoi l'Ekicholong est plus qu'un simple tabouret
Pourquoi de nombreuses mariées africaines ne veulent pas être définies par une robe blanche
Art : l’Erythréenne Martha Woldu, lauréate du Prix "Pride of Africa Asia Pacific" à Pékin
Comment la cuisine solidaire somalienne nourrit des centaines de personnes à Gaza au milieu du conflit
Le Festival du Sahara de Tunisie : Une célébration de la vie désertique
Une diplômée en Turquie redessine l'industrie du parfum de la Somalie