Quatre personnes ont perdu la vie dimanche lors d’affrontements entre les forces de l’ordre et des manifestants de l’opposition, à la veille de l’annonce officielle des résultats de l’élection présidentielle au Cameroun, selon les autorités régionales.
Les partisans d’Issa Tchiroma Bakary ont investi les rues de plusieurs villes du pays, répondant à un appel à manifester pacifiquement lancé par le candidat qui revendique la victoire face au président sortant Paul Biya, âgé de 92 ans, dont 43 ans passés au pouvoir.
“Ces individus ont attaqué la brigade de gendarmerie de Nkoulouloun ainsi que les commissariats de sécurité publique des 2ème et 6ème arrondissements de la ville de Douala (…) plusieurs membres des forces de sécurité ont été blessés, et quatre personnes ont malheureusement perdu la vie”, a déclaré Samuel Dieudonné Ivaha Diboua, gouverneur de la région du Littoral, dans un communiqué publié dans la nuit de dimanche à lundi.
Des manifestants ont présenté des douilles de munitions qu’ils affirment avoir récupérées après des tirs des forces de l’ordre près de la gendarmerie de Nkoulouloun, selon un journaliste de l’AFP présent sur place. Les tirs, « à balles réelles », auraient commencé après l’utilisation de gaz lacrymogènes, a rapporté un participant sous couvert d’anonymat.
« Ils ont tiré, trois personnes, trois corps sont tombés devant nous », a-t-il ajouté.
Le gouverneur de la région du Littoral a qualifié l’appel à manifester d’« irresponsable », rappelant que les autorités avaient interdit les rassemblements publics et limité les déplacements dans plusieurs villes du pays.
Ivaha Diboua a également condamné « avec la plus grande fermeté ces actes de violence prémédités qui constituent une atteinte grave à l’ordre public, à la sécurité et à la sûreté nationale de l’État ».

Dans un communiqué, le collectif d’avocats d’Issa Tchiroma a exprimé « sa profonde consternation et sa vive indignation face aux événements tragiques survenus au cours de la marche pacifique de ce jour, au terme de laquelle sept citoyens non armés et sans défense ont trouvé la mort ».
Tout en appelant l’Union africaine, la CEMAC et la communauté internationale, le collectif d’avocats « dénonce et réclame l’ouverture immédiate d’une enquête internationale, la cessation sans délai des violences d’État, ainsi que le rétablissement du plein exercice des libertés publiques et des droits civiques garantis par les conventions internationales auxquelles le Cameroun a librement souscrit ».











