Le président de Madagascar, Andry Rajoelina, a annoncé lundi avoir limogé son gouvernement à la suite de manifestations meurtrières contre les coupures d'eau et d'électricité qui touchent la Grande île.
Ces manifestations, menées principalement par de jeunes protestataires, ont fait au moins 22 morts et plus d'une centaine de blessés, selon un bilan des Nations Unies.
“J'ai décidé de mettre fin aux fonctions du Premier ministre et du gouvernement. En attendant la formation du nouveau gouvernement, ceux actuellement en poste agiront en tant que ministres intérimaires”, a déclaré Andry Rajoelina lors d'une allocution télévisée à l'échelle nationale.
Il a précisé que la nomination d’un nouveau Premier ministre interviendrait dans un délai de trois jours, suivie de la formation d’une nouvelle équipe gouvernementale, a-t-il ajouté.
“J’appelle tous les citoyens patriotes, surtout les jeunes, à déposer leur CV pour faire partie du gouvernement”, a invité le président Rajoelina, sans fournir de bilan des manifestations. Il a reconnu des erreurs dans la gouvernance actuelle, promis d’y remédier et appelé les manifestants à privilégier “la voie de l’unité plutôt que l’instabilité et la division”.
Des scènes de pillage
Des milliers de personnes, dont beaucoup vêtues de noir, ont défilé dans la capitale Antananarivo depuis le début des manifestations la semaine dernière.
Le mouvement de la “Gen Z Madagascar” avait lancé ses manifestations le jeudi 25 septembre à Antananarivo et dans plusieurs grandes villes du pays pour protester contre les pénuries d’eau et d’électricité.
Dès le premier jour, les contestations avaient dégénéré en pillages. Les forces de l’ordre avaient alors instauré un couvre-feu afin de rétablir la sécurité.
Dans un communiqué publié lundi, le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker Türk, a exhorté les autorités à “garantir le respect des droits à la liberté d’expression et de réunion pacifique”.
