Le groupe nucléaire français Orano a déclaré que 1 500 tonnes métriques d'uranium sont stockées dans sa mine expropriée de SOMAIR, située dans le nord du Niger, et qu'il demandera une compensation si ce matériau est saisi ou vendu sans autorisation.
Orano a lancé une procédure d'arbitrage auprès du Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements de la Banque mondiale en janvier, après que le gouvernement militaire du Niger a bloqué les opérations à SOMAIR avant de procéder à sa nationalisation.
Le Niger, septième producteur mondial de combustible nucléaire et de matériaux pour le traitement du cancer, représentait 15 % des approvisionnements en uranium d'Orano lorsque ses mines étaient pleinement opérationnelles.
L'expropriation par le Niger de la participation de 63,4 % d'Orano reflète un changement régional plus large, avec des gouvernements militaires au Mali, au Burkina Faso et en Guinée affirmant un contrôle accru sur les ressources.
Hausse des prix
Un tribunal de la Banque mondiale a ordonné le 23 septembre au Niger de suspendre la vente ou le transfert d'uranium qu'Orano affirme avoir été extrait avant que le gouvernement militaire ne suspende les opérations.
La société a indiqué dans une réponse par e-mail à Reuters qu'elle n'avait aucune information sur une éventuelle production ultérieure à la mine.
« À notre connaissance, l'uranium est toujours stocké sur le site de SOMAIR », a ajouté Orano. Avec un prix au comptant de l'uranium à 82 dollars la livre, le stock d'Orano à la mine de SOMAIR vaut environ 270 millions de dollars.
Les prix ont augmenté d'environ 30 % depuis la mi-mars, mais restent en dessous d'un pic de 106 dollars atteint en février 2024.
Mine sous supervision étatique
Orano a refusé de dévoiler l’identité des acheteurs potentiels approchant le Niger, disant se focaliser sur l'arbitrage.
Le gouvernement nigérien n'a pas immédiatement répondu à une demande de commentaire.
Une source à SOMAIR a déclaré à Reuters qu'environ 1 570 tonnes d'uranium sont stockées dans la mine.
La production est désormais supervisée par la SOPAMIN (Société du patrimoine des mines du Niger), une entreprise publique, a-t-elle ajouté.
Production de milliers de tonnes d'uranium
« À ma connaissance, il n'y a pas eu de ventes officielles », a confié la source, demandant à ne pas être nommée en raison de la sensibilité de la question. « Il y a une forte demande pour des achats. »
La mine de SOMAIR a produit plus de 70 000 tonnes d'uranium près de la ville d'Arlit depuis les années 1970.
Le gouvernement a renforcé son contrôle sur l'or, le pétrole et le charbon du Niger.
Lors de l'Assemblée générale des Nations Unies, le Premier ministre Ali Lamine Zeine a accusé les entreprises étrangères de décennies d'exploitation, affirmant que l'uranium avait apporté « misère, pollution, rébellion, corruption et désolation » aux Nigériens tout en enrichissant la France.
