AFRIQUE
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Côte d’Ivoire : La police disperse une manifestation à Abidjan
Les organisateurs protestent notamment contre l'exclusion de figures de la course à la présidentielle, parmi lesquelles Gbagbo, écarté pour une condamnation judiciaire, et Tidjane Thiam, radié de la liste électorale pour des questions de nationalité.
Côte d’Ivoire : La police disperse une manifestation à Abidjan
Archives : Une intervention des forces de sécurité pour disperser la manifestation de personnes handicapées en Côte d'Ivoire/illustration / AA
il y a 4 heures

Une manifestation de l’opposition ivoirienne, organisée samedi à Abidjan « pour la démocratie, la justice et la paix », a été dispersée par les forces de l’ordre, entraînant plusieurs interpellations.

L’incident survient alors que la campagne pour l’élection présidentielle du 25 octobre entre dans son deuxième jour.

Les organisateurs avaient prévu de marcher sur le boulevard Latrille, l’une des principales artères de la commune de Cocody (nord d'Abidjan). Mais dès les premières heures de la matinée, la zone a été bouclée par un important dispositif policier.

Des tirs de gaz lacrymogènes ont été rapportés dans le quartier de Cocody-Blockauss, où plusieurs manifestants ont été dispersés et arrêtés, selon des témoins à Anadolu et des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux.

Aucun bilan officiel des arrestations n’a, pour l’heure, été communiqué par les autorités policières.

L’opposition proteste notamment contre la décision du Conseil constitutionnel, qui a rejeté en septembre les candidatures de plusieurs figures majeures, parmi lesquelles l’ancien président Laurent Gbagbo (2000-2011), écarté pour une condamnation judiciaire, et le président du PDCI, Tidjane Thiam, radié de la liste électorale pour des questions de nationalité.

Les opposants dénoncent également la possibilité pour le président sortant, Alassane Ouattara, en fonction depuis 2011, de briguer un quatrième mandat, qu’ils jugent contraire à la Constitution limitant le nombre de mandats à deux. Le Conseil constitutionnel estime pour sa part que la réforme constitutionnelle de 2016 a remis les compteurs à zéro.

Maintien de l’ordre public

La préfecture d’Abidjan avait pourtant interdit la marche prévue samedi, invoquant « la nécessité de maintenir l’ordre public ».

Quelques jours plus tôt, le 2 octobre, le Conseil national de sécurité, présidé par le chef de l’État, avait instruit les ministres de la Justice et de la Sécurité d’interdire toute manifestation publique contestant les décisions du Conseil constitutionnel.

Ces tensions surviennent moins de 24 heures après l’ouverture officielle de la campagne présidentielle, qui s'achèvera le 23 octobre prochain.

Cinq candidats sont en lice : Alassane Ouattara (83 ans), l’ancienne Première dame Simone Ehivet Gbagbo (76 ans) du Mouvement des générations capables (MGC), Jean-Louis Billon (60 ans) du Congrès démocratique, Ahoua Don Mello (67 ans) candidat indépendant, et Henriette Lagou Adjoua (66 ans) du Groupement des partenaires politiques pour la paix (GP-PAIX). Ces cinq personnalités ont été retenues par le Conseil constitutionnel sur une liste initiale de 60 postulants.

Vendredi, le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (Rhdp) a présenté le bilan des trois mandats d’Alassane Ouattara et ses priorités pour les cinq prochaines années.

Le chef de l’État devait lancer ce samedi à Daloa (sud-ouest du pays) son grand meeting en présence de milliers de partisans.

SOURCE DE L'INFORMATION:AA