Des manifestants malgaches escortés par quelques militaires ont marché samedi sur la Place du 13-Mai dans la capitale Antananarivo, pour la première fois depuis le début de la mobilisation.
Inspirées par des mouvements similaires de la "génération Z" au Kenya et au Népal, les manifestations ont pris de l'ampleur depuis fin septembre et sont devenues les plus importantes que Madagascar ait connues depuis plusieurs années, portées par un mécontentement généralisé face à la pauvreté et à la corruption.
Plus tôt samedi, des soldats du Corps d’armée des personnels et des services administratifs et techniques (CAPSAT), qui avait permis au président malgache Andry Rajoelina de prendre le pouvoir par la force en 2009, ont exhorté leurs homologues à désobéir aux ordres et à soutenir les jeunes manifestants, selon des médias locaux.
Des vidéos circulant en ligne montrent des soldats de l'unité CAPSAT demander à d'autres soldats de "soutenir le peuple".

Une vidéo diffusée par un média local montre certains soldats quittant leurs installations pour escorter des manifestations jusqu'à la Place du 13-Mai, théâtre de nombreux soulèvements et qui a toujours été étroitement surveillée depuis le début des manifestations.
Les jeunes manifestants demandent la dissolution du Sénat, la mise en place d'une commission électorale, la démission d'Andry Rajoelina et réclament des excuses du président malgache. Ce dernier a dissous le gouvernement et nommé la semaine dernière un nouveau premier ministre, le général Ruphin Fortunat Zafisambo.
Au moins 22 personnes ont été tuées pendant les manifestations et plus de 100 autres ont été blessées, selon les Nations unies. Le gouvernement malgache conteste ces chiffres et avance un bilan de 12 personnes tuées.