AFRIQUE
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Madagascar : Rajoelina dénonce une "tentative de coup d'État"
Le président Andry Rajoelina accuse des militaires de tenter de s'emparer du pouvoir "illégalement et par la force" après que des soldats se sont joints aux manifestations anti-gouvernementales dans la capitale de Madagascar.
Madagascar : Rajoelina dénonce une "tentative de coup d'État"
President Rajoelina’s remarks came a day after a group of soldiers joined thousands of protesters in Madagascar demanding his resignation. / Reuters
12 octobre 2025

Le président de Madagascar, Andry Rajoelina, a déclaré dimanche qu'une « tentative de prise de pouvoir illégale et par la force » était en cours, à la suite d'une escalade dramatique des troubles anti-gouvernementaux qui a vu des soldats rejoindre des manifestations de masse dans la capitale.

« La Présidence de la République souhaite informer la nation et la communauté internationale qu'une tentative de prise de pouvoir illégale et par la force, contraire à la Constitution et aux principes démocratiques, est actuellement en cours sur le territoire national », a déclaré Rajoelina dans un communiqué.

Ses propos interviennent un jour après qu’un groupe de soldats a rejoint des milliers de manifestants à Antananarivo réclamant sa démission, scandant des slogans l’accusant de corruption et de gouvernance autoritaire.

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Instabilité politique persistante

Madagascar, une nation de 30 millions d’habitants située au large de la côte sud-est de l’Afrique, est en proie à une instabilité politique depuis que Rajoelina est arrivé au pouvoir lors d’un coup d’État en 2009.

Bien qu’il ait ensuite remporté les élections en 2018 et à nouveau en 2023, les leaders de l’opposition l’accusent de réprimer la dissidence et de manipuler le processus électoral.

Les dernières manifestations ont éclaté fin septembre après que des groupes d’opposition ont allégué des irrégularités massives lors de l’élection présidentielle de l’année dernière.

Le mouvement a depuis pris de l’ampleur, attirant un large soutien des syndicats, des étudiants et des organisations de la société civile.

Jusqu’à présent, les forces de sécurité ont évité des répressions à grande échelle, mais la défection de certaines unités militaires samedi marque une escalade significative.

Les analystes avertissent que cette impasse pourrait approfondir les divisions au sein de l’armée et déstabiliser davantage le pays.

Les observateurs internationaux, y compris l’Union africaine et les Nations Unies, ont appelé au calme et exhorté toutes les parties à respecter l’ordre constitutionnel.